Le dévoilement par Kais YaâKoubi de sa liste des 26 pour les deux matches contre le Madagascar et la Gambie a vu quelques dérapages dans l’explication de ses choix. Un examen de communication pas très réussi.
Pour tout sélectionneur, l’annonce de la liste des joueurs retenus pour un court rassemblement de quelques jours est un exercice difficile. La conférence de presse pour expliquer les choix faits, et pas faits, doit obéir à une règle majeure : ne pas trop entrer dans les détails pour justifier le justifiable ou défendre l’indéfendable. Le sélectionneur ne doit pas parler pour ne rien dire et n’a pas l’obligation de tout dire. Il doit trouver le juste équilibre et être mesuré dans ses propos et réponses pour donner l’essentiel. Pour son premier examen d’annonce de la liste des 26 convoqués pour les deux matches clés des éliminatoires de la CAN Maroc 2025, contre le Madagascar le 14 novembre à Prétoria et la Gambie le 18 à Radès, il faut bien avouer que le sélectionneur national Kaîs Yâakoubi est allé trop loin dans ses explications et a, plus d’une fois, dérapé. Certaines réponses ont été faites sur un ton crispé, qui a paru un peu agressif alors qu’il aurait pu éviter les questions pièges avec quelques répliques brèves et un petit sourire. De la même manière intelligente qu’a utilisée le sélectionneur français Didier Deschamps pour justifier la non convocation de Kylian Mbappé.
Regrets immédiats
C’est sûr aujourd’hui que Kaîs Yaâkoubi regrette énormément sa façon d’avoir défendu son choix des trois gardiens de but et pourquoi il a préféré Moez Ben Chérifia à Sami Hlel. On ne fait pas appel à un portier expérimenté en équipe nationale pour le seul objectif «de bien encadrer un jeune gardien devenu numéro un». Le fait d’avoir sacrifié Sami Hlel pour cette raison n’a pas été un choix judicieux. Kais Yaâkoubi peut-il encore défendre le rappel de Moez Ben Chérifia comme numéro trois pour «bien encadrer Amen Allah Memmich numéro un, après les deux buts encaissés du premier contre l’ESZ et la nouvelle gaffe du second contre l’ASG qui a coûté un but gag à l’Espérance samedi? Certainement pas. Le gardien des «Sang et Or» n’est même plus assuré de garder son statut de premier gardien en sélection.
Toujours dans l’intérêt de l’équipe nationale, un sélectionneur intérimaire, sans doute pour deux matches, n’aurait pas dû s’immiscer dans des choix aussi stratégiques que celui d’injecter du sang neuf dans l’équipe, de tourner la page de toute une époque et de mettre à l’écart des cadres comme Youssef Msakni et Ferjani Sassi. En parlant de «choix techniques», Kais Yaâcoubi a été également trop maladroit en voulant signifier, qu’à ses yeux, la sélection, c’est fini pour ces deux joueurs. Ça aurait été plus intelligent de sa part s’il avait bien pesé ses mots et trouvé une explication plus pertinente et moins offensante pour deux joueurs qui ont beaucoup donné à la sélection. Cette opération sang neuf en équipe de Tunisie aurait dû attendre la phase finale de la CAN à laquelle nous devrons être qualifiés avec ou sans les Youssef Msakni et Ferjani Sassi. En mettant trop l’accent sur la convocation pour la première fois de Rabii Homri et de Hamza Testouri, détaillant leur parcours de combattants dans les étages inférieurs avant de s’imposer avec l’OB et l’USM, Kais Yaâcoubi a sans doute voulu être l’artisan de nouveaux critères de choix en sélection qui donnent plus de chances aux joueurs locaux. Comme en témoigne son tout récent clin d’œil fait à l’attaquant de l’Espérance Sportive de Zarzis, Achref Jabri. Pourvu que ce ne soit pas de simples promesses en l’air pour se vanter dans son CV.