L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a poursuivi aujourd’hui ses travaux lors d’une séance plénière conjointe avec le Conseil national des régions et des districts, dans le cadre de l’examen du projet de budget de l’État pour l’année 2025.
Présidée par Brahim Bouderbala, cette session a réuni la ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Sarra Zaafarani Zenzri, ainsi que plusieurs responsables du ministère et des députés, pour discuter des priorités budgétaires liées à l’équipement, l’habitat et le développement territorial.
Bouderbala souligne les priorités du secteur public
Au début de la séance, le président de l’ARP a souligné l’importance des missions du Ministère de l’Équipement et de l’Habitat, qui touchent directement la vie quotidienne des citoyens. Parmi les priorités évoquées, figurent le développement des infrastructures routières et la gestion du secteur du logement, particulièrement crucial dans un contexte de transition économique et climatique.
Bouderbala a insisté sur la nécessité de concilier modernisation des infrastructures, développement durable et équité sociale, afin de répondre aux besoins des citoyens tout en assurant une croissance harmonieuse et inclusive à travers le pays.
Il a affirmé que l’ARP se tient prêt à collaborer pour répondre aux attentes des Tunisiens face aux nouveaux défis, notamment en matière de logement accessible.
La question du pouvoir d’achat, des disparités sociales et des procédures simplifiées pour l’accès au logement a également été mise en avant. Bouderbala a plaidé pour la révision du système actuel et l’instauration de nouvelles normes alignées avec les réalités économiques des citoyens, en particulier pour les classes sociales à revenus moyens et faibles.
Changement climatique et urbanisme: une priorité nationale
Les enjeux liés au changement climatique ont également été abordés, notamment la protection des villes contre les inondations et la gestion des zones côtières menacées par l’érosion. Selon le président de l’ARP, un système de protection contre les inondations, adapté à toutes les régions, est essentiel pour assurer à la fois la sécurité des citoyens et la durabilité des infrastructures urbaines.
Bouderbala a également mis en avant la nécessité de réformes législatives, en particulier une révision du Code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, afin de favoriser un développement urbain durable et intégré. Il a souligné l’importance de ces réformes pour encourager l’investissement tout en améliorant la qualité de vie des habitants.
De son côté , Zenzri a présenté les priorités du ministère dans le cadre du projet de budget 2025. Parmi les axes stratégiques, elle a souligné plusieurs projets essentiels pour le développement du pays:
En ce qui concerne le développement du réseau routier, elle a indiqué que le ministère prévoit de moderniser et d’étendre le réseau routier national afin de garantir un accès de qualité aux usagers, avec une chaussée ou une autoroute à moins de 60 km de chaque point du territoire. Parmi les projets phares figurent le développement des autoroutes, la construction de nouvelles voies reliant les régions intérieures aux zones côtières, ainsi que l’aménagement de pistes rurales pour améliorer l’accessibilité des zones isolées.
Il y a aussi la protection contre les inondations et gestion de la bande côtière. Face aux défis du changement climatique, le ministère met en place des projets visant à protéger les villes contre les inondations et à aménager des infrastructures durables pour lutter contre l’érosion marine. Ces initiatives visent à protéger à la fois les populations et les ressources naturelles tout en renforçant la résilience du pays face aux phénomènes climatiques extrêmes.
La ministre a aussi cité le Logement et développement territorial et indiqué que son ministère a également mis l’accent sur la politique du logement social, avec un objectif d’accessibilité pour tous les citoyens. Le ministère continue de développer des projets de logements durables, tout en travaillant à l’intégration des quartiers résidentiels dans un cadre urbain cohérent et durable, dans le respect des besoins de toutes les catégories sociales.
Quant à la Modernisation de la gestion, pour améliorer l’efficacité du ministère, une priorité sera donnée à la digitalisation des processus administratifs, à la révision des lois et à la lutte contre la corruption. Un effort particulier sera consacré à la résolution des projets en suspens, avec la création de comités dédiés pour accélérer leur réalisation et garantir leur succès.
Ces mesures stratégiques, en lien avec les priorités budgétaires, visent à renforcer les infrastructures, à garantir un logement digne pour tous et à répondre aux enjeux climatiques de manière durable.
Il est à noter que les débats se sont intensifiés lorsque les députés ont pris la parole pour soulever plusieurs questions cruciales. Parmi les points abordés, ils ont insisté sur la nécessité de mener une enquête approfondie pour identifier les biens immobiliers inactifs, en particulier ceux détenus par l’agence immobilière pour le logement, et de récupérer les terrains illégalement appropriés. Les députés ont également souligné l’importance de mettre en œuvre de manière effective les programmes de logements sociaux, en veillant à ce que ces logements soient attribués aux citoyens les plus nécessiteux. La préservation du patrimoine architectural et l’entretien des villes anciennes ont également été évoqués, avec un appel à moderniser les infrastructures urbaines selon les normes internationales.
D’autres préoccupations ont été soulevées, notamment la gestion chaotique des permis de construire, pour laquelle les députés ont insisté sur la nécessité d’une réforme rapide afin d’éviter toute dérive. Ils ont également plaidé pour un développement plus poussé des routes rurales et des infrastructures reliant les zones reculées aux principaux axes économiques. Enfin, les députés ont insisté sur l’urgence de protéger les zones menacées par l’érosion marine et d’assurer la sécurité des villes face aux risques d’inondation. Ils ont exprimé leur soutien aux réformes du Code de l’aménagement du territoire, soulignant la nécessité d’une meilleure intégration des quartiers résidentiels dans les politiques publiques de développement.
Réponses concrètes du ministère
En réponse aux préoccupations des députés, la ministre a détaillé plusieurs initiatives et solutions à mettre en place. Elle a annoncé la création de comités sectoriels pour lever les blocages sur les projets suspendus et un comité de coordination à la présidence du gouvernement pour accélérer leur mise en œuvre en collaboration avec les gouvernorats. Concernant la révision du Code des marchés publics, la ministre a confirmé qu’elle viserait à le rendre plus flexible, transparent et accessible pour les PME. Elle a également détaillé un plan de modernisation du réseau routier national, avec une attention particulière pour renforcer la connectivité entre les zones côtières et intérieures et améliorer les infrastructures rurales, afin de briser l’isolement des régions périphériques. En matière de protection contre les inondations, des projets seront renforcés, notamment par la lutte contre l’érosion marine. Le ministère poursuivra par ailleurs la réhabilitation des logements vétustes et l’extension du parc de logements sociaux, avec de nouveaux mécanismes de financement pour les familles modestes.
Enfin, des mesures de contrôle et de surveillance seront mises en place pour garantir la transparence dans l’attribution des marchés publics et lutter contre la corruption. Ces initiatives visent à améliorer les infrastructures du pays, à répondre aux défis climatiques et à offrir un habitat digne à tous les tunisiens, tout en favorisant un développement inclusif et durable.