Accueil Culture 45e édition du festival international du film du Caire – «The Life That Remains» de Dorra Zarrouk : Question de point de vue

45e édition du festival international du film du Caire – «The Life That Remains» de Dorra Zarrouk : Question de point de vue

Pour cette première expérience, Dorra Zarrouk, cette fois-ci derrière la caméra et à la production, a choisi un sujet brûlant qui touche tout le monde en ce moment : la Palestine. Standing ovation à la fin de la projection.

Dorra Zarrouk, actrice star en Egypte et dans le monde arabe, a présenté en exclusivité son  premier long documentaire en tant que réalisatrice à la 45e édition du Ciff du Caire devant un public nombreux qui lui a réservé une standing ovation à la fin de la projection.

Pour cette première expérience, la réalisatrice a choisi un sujet brûlant qui touche tout le monde en ce moment : la Palestine. Le documentaire s’ouvre sur une jolie scène ludique. Dans la pénombre d’une chambre, des enfants allongés à même le sol utilisent leur main pour jouer au théâtre d’ombre. Sont projetés sur le mur les ombres d’animaux des plus sauvages aux plus doux; autrement dit des agresseurs qui terrorisent les plus faibles.

Suivent ensuite des photos des membres d’une famille qui a fui l’enfer de Gaza après le 7 octobre 2023, pour s’installer en Egypte qui les a accueillis à bras ouverts.

Une famille composée en majorité de femmes et de filles qui témoignent de leur vécu à Gaza avant puis après les bombardements israéliens. Toutes pleurent leur condition de vie difficile et leur souffrance de leur séparation de leur foyer qu’elles ont quitté à contrecœur. Si un de leur fils, étudiant  en médecine, a pu regagner l’Egypte, le mari de l’une des femmes est resté à Gaza. Il essaie par tous les moyens d’échapper aux bombardements en quittant le territoire pour retrouver sa femme et ses filles en Egypte.

Le film demeure assez scolaire dans sa démarche. Il s’appuie essentiellement sur des témoignages et quelques vidéos filmées à partir d’un téléphone mobile. La plupart des séquences ont été tournées dans l’intérieur d’une maison en Egypte et d’autres à Gaza. Ce qui manque le plus à cet opus est le point de vue. Mais on ne peut pas rester indifférent  à l’asphyxie quotidienne subie par la population palestinienne et surtout ces femmes et enfants déracinés de leur terre sans compter qu’une grande partie de la population est morte sous les bombardements israéliens. Les pertes humaines s’élèvent à plus de 40 mille personnes dont environ 10 mille enfants.

Une partie de la population s’est réfugiée dans des pays voisins. Leur vie a été complètement bouleversée du jour au lendemain. Dorra Zarrouk, touchée par ce désastre, n’est donc pas restée insensible. Elle s’est intéressée à cette famille palestinienne dont l’un de ses membres a filmé avec son téléphone afin de documenter la résistance de la population. Il en ressort un film touchant, malgré ses quelques maladresses, qui évoque le destin d’une famille exilée et reflète la déchéance des femmes et de leurs enfants victimes.

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