Accueil A la une Tunisie – Nawar Achiya de Khedija Lemkecher en compétition au CIFF du Caire : Une odyssée de la mer

Tunisie – Nawar Achiya de Khedija Lemkecher en compétition au CIFF du Caire : Une odyssée de la mer

De notre envoyée spéciale Neila GHARBI

Un cri d’effroi pour rappeler aux esprits que toute une génération de jeunes est à la dérive et qu’elle risque sa vie et engage son avenir dans l’inconnu.

A la fois sombre et sensible, «Nawar Achiya», premier long métrage de Khedija Lemkecher, projeté dans le cadre de la 45e édition du Festival international du film du Caire, s’impose par sa réalisation et l’interprétation  de ses comédiens, dont celle du Marocain Younes Megri qui porte sur ses frêles épaules le film. «Nawar Achiya» narre l’histoire de Yahia, un adolescent qui vit avec son père alcoolique dans un quartier populaire de Tunis. Désœuvré, il ne pense qu’à quitter le pays clandestinement.

Entre-temps, il fréquente un copain qui s’adonne à la drogue et dont les fréquentations sont un peu louches. Au cours d’une bagarre avec des jeunes de son quartier, Jo, coach et gérant d’une salle de sport, le repère et l’invite à s’entraîner à  la boxe dans le but de le sauver de la drogue et du chômage. Très vite, Yahia, dont le coup de poing est vif, remporte le titre de champion. Mais il n’a qu’une chose en tête : utiliser l’argent qu’il a gagné pour le donner au passeur qui se chargera de le conduire jusqu’en Italie.

Décidé plus que jamais à quitter le pays, Yahia embarque sur un chalutier et en pleine mer, le passeur, apercevant les garde-côtes, se débarrasse des clandestins qui vont tous périr, y compris Yahia. Après la disparition de Yahia, la vie de Jo, une sorte de père spirituel du jeune boxeur, est bouleversée. Il prend à cœur sa disparition et décide d’emprunter un chalutier du passeur Slah Lampadusa pour retrouver le corps du disparu et l’enterrer dignement. Dans ce patchwork où se mêlent rêve et réalité, une sirène vient hanter les songes de Yahia, et ce, depuis la mort de sa mère. Khedija Lemkecher s’est immiscée dans le milieu des immigrés clandestins qu’elle avoue connaître parfaitement.

«La mer Méditerranée est le cimetière des clandestins» rappelle-t-elle. Un lamento interprété par Alia Sallemi vient renforcer certaines scènes clés du film, dont sont épargnées les femmes. La seule femme, Fatma Ben Saïdane, assistante du coach Jo, est une androgyne. Un choix que la réalisatrice explique par le fait que le monde des immigrés clandestins est cruel et intransigeant.

 

«Nawar Achiya» est un cri d’effroi pour rappeler aux esprits que toute une génération de jeunes est à la dérive et qu’elle risque sa vie et engage son avenir dans l’inconnu.    

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