Le grand déclic impératif qu’il fallait avant la poursuite de l’aventure africaine a eu lieu, résultat et manière. De bon augure pour Alexandre Santos et son groupe.
À quelques jours du long voyage en Angola et en Tanzanie pour chercher une réhabilitation en Coupe de la CAF, le CSS a réussi à refaire surface en championnat et à signer une large victoire à Soliman par 4 buts à 1. C’est la plus grande moisson de buts pour les Sfaxiens en un match depuis le coup d’envoi de la saison, réalisée de surcroît aux dépens d’un adversaire qui n’avait pas l’habitude de se faire museler et submerger à domicile avec autant de facilité. L’entraîneur des “Noir et Blanc”, Alexandre Santos, est sorti indemne de la dernière épreuve pour ne pas être poussé à la sortie et a obtenu un autre sursis. Pour combien de temps? Sans doute pour les deux matches contre Bravos do Maquis et Simba Sports Club qu’il sera obligé de bien négocier pour revenir en force en compétition africaine.
Ce qui a changé
Alexandre Santos a fait ce qu’il fallait faire pour sauver sa peau : aligner une équipe d’attaque et jouer pour gagner. Ce qu’il aurait dû faire depuis longtemps. Plusieurs correctifs majeurs ont changé le visage de sa formation. Le changement-clé a été la mise de Pedro Sà sur le banc. Pas très rapide, pas très puissant et pas très adroit, le demi portugais a été dans tous les matchs qu’il a joués un frein à la relance rapide à partir du milieu de terrain et à la bonne transition défense-attaque. L’autre nouveauté, qui a été décisive aussi et qui a touché la colonne vertébrale de l’équipe, a été la mise au repos de l’attaquant albanais Rubin Hebaj sur qui tout le travail offensif était axé en vain (centres et passes en profondeur) pour trouver le chemin du but. Avec une nouvelle formule au milieu de terrain où le jeune Mohamed Absi a fait son apparition pour bien épauler Firas Sekkouhi dans le travail de projection vers l’avant, avec un seul demi sentinelle ( Moussa Bella Conté), il y a eu plus de vivacité et d’inspiration dans ce secteur important. C’était un très bon tremplin et une très bonne rampe de lancement pour le trio d’attaque Mohamed Dhaoui, Amor Ben Ali et Achraf Habbassi pour faire le siège dès le départ du périmètre de vérité de l’équipe de Souhaib Zarrouk. Le succès des Sfaxiens a été, de ce fait, très rapide à se dessiner, ce qui est chose nouvelle depuis que le technicien portugais a pris les commandes.
Deux buts presque coup sur coup de Achraf Habbassi (3’ et 18 ‘), qui a évolué dans un registre plus avancé d’attaquant de couloir, ont scellé le sort d’un match que les Sfaxiens appréhendaient beaucoup au départ. Libéré après ces deux buts et le carton rouge qui a réduit à dix l’ASS, le CSS n’avait qu’à savoir gérer cette avance et à évoluer sur les chapeaux de roues. Même le fait que les locaux ont pu, malgré leur infériorité numérique, revenir à 2 à 1 n’a été que feu de paille. En appuyant un peu plus sur l’accélérateur avec des joueurs frais entrés en cours de jeu, les coéquipiers de Aymen Dahmen ont fait le break par Youssef Becha (83’) et Hazem Haj Hassen( 90’+ 2). S’il est un mérite qu’on doit attribuer à ce large succès du CSS, c’est bien celui d’avoir convaincu son entraîneur qu’il avait fait perdre beaucoup de temps et de points au CSS avec son coaching très approximatif, tâtonnant, variable et instable d’un match à l’autre. Ayant grimpé à la 6e place, avec 17 points et quatre points seulement de retard sur les co-leaders ( ST et CA ), les Sfaxiens ont fait le sursaut parfait qu’il fallait pour se remettre sur les bons rails. On attend le même rebondissement en Coupe de la CAF.