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Les exigences d’une nouvelle stratégie de rapprochement

Editorial La Presse

Depuis quelque temps, la tenue d’un deuxième sommet tripartite entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye, à Tripoli, est au cœur de l’actualité

Un événement d’une importance capitale car il est, de l’avis des premiers décideurs, chargé de beaucoup d’espérance, notamment celle d’assister enfin, et même à petits pas, à la naissance d’une nouvelle approche intermaghrébine participative et bien affermie.

Il est vrai, en effet, qu’après la «mort clinique», depuis 1995 déjà, de l’UMA, cette initiative, retenue par la déclaration finale d’une première rencontre entre les Présidents des trois pays, le 22 avril 2024 à Tunis, est devenue légitime et même incontournable.

Il n’est certainement pas question de ressusciter le projet du grand Maghreb, là n’est pas l’essentiel, du moins pour le moment, mais plutôt de s’engager dans une nouvelle stratégie de rapprochement, qui porte, en plus des questions sécuritaires et sociales bien entendu, sur une réactivation effective et intelligente du partenariat économique et notamment sur l’instauration d’une réelle synergie commerciale.

Un enjeu stratégique, surtout que les exigences actuelles et futures du marché international placent nos pays devant la nécessité d’opérer dans le cadre d’une plateforme d’actions concrètes et bien coordonnées et conforme à une échelle de priorités de développement communes.

Il s’agit en plus clair de la création d’une nouvelle alliance dynamique qui saurait traduire au concret le potentiel réel de nos pays respectifs pour pouvoir rivaliser, sinon traiter d’égal à égal, avec les groupements économiques et financiers internationaux. Comprendre qu’il est question de se libérer d’une impasse «individualiste» pour bien faire fructifier les intérêts communs et mieux peser ainsi face aux blocs internationaux. Une vision solidaire capable, somme toute, d’inscrire notre région dans un cercle vertueux de création de richesses et de croissance durable, le tout dans un esprit de réciprocité et d’ouverture.

On reconnaît justement que nos pays disposent de ressources, naturelles notamment, importantes qui sont en mesure de leur permettre de prétendre à des économies respectives beaucoup plus puissantes, pour peu qu’ils trouvent la volonté et les moyens de les revaloriser, de les capitaliser et de les mettre, par conséquent, à profit.

Une exigence que tout le monde qualifie d’urgente car la mauvaise exploitation d’un tel potentiel naturel se traduit régulièrement par un manque à gagner économique impressionnant qui pénalise sérieusement les populations de ces trois pays et les rend vulnérables face aux chocs, étrangers en particulier.

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