Du 15 au 21 décembre 2024, les JCC seront dans les prisons, à Borj Roumi, Sers, Monastir, Gabès, Sfax et Belli (Nabeul), des bénéficiaires encore plus nombreux que les éditions précédentes profiteront de ce moment d’évasion et de débat avec les équipes des films.
Pour la 10e année consécutive, les JCC vont à la conquête du milieu carcéral. Une collaboration née en 2014 par une action pilote, entre le festival et la Direction générale des prisons et de la rééducation, qui est devenue un des axes les plus pertinents des Journées cinématographiques de Carthage.
Le responsable de cet axe, Ashraf Lammar, a déclaré, lors de la conférence de presse qui s’est tenue vendredi matin à la Cité de la culture, que le rêve se poursuit avec d’autres rendez-vous dans l’objectif de faire profiter plus de personnes dans plus d’une région. Cette 10e édition de cette section englobera 6 centres de détention : Borj Erroumi (Bizerte), Sers ( Kef), Monastir, Gabès, Sfax et Belli (Nabeul) en plus d’une projection à la Cité de la culture destinée aux pensionnaires des centres de rééducation et de réinsertion des mineurs. Lamia Belkaied Guiga, directrice des JCC 2024 et à la tête du Centre national du cinéma et de l’image (Cnci), a déclaré que cette section crée un tel engouement auprès des cinéastes qui demandent, eux-mêmes d’y être programmés. «Vivre cette expérience particulière et humainement intense était un réel désir exprimé par plus d’un ». « Le fait de créer une salle de cinéma dans ce lieu à connotation austère est un message d’espoir et l’échange qui succède au film est très attendu aussi bien des détenus que de l’artiste. Cela restitue au cinéma, à l’art et à la culture leur rôle essentiel dans tout changement », s’exprime-t-elle.
La programmation a été, également, minutieusement choisie pour que ce moment soit un vecteur de plaisir et une source de réflexion. L’ouverture aura lieu, cette année, à Borj Erroumi avec le film jordanien «Farha » de Darin J.Sallem (15 décembre) et se poursuivra avec « Asfour Janna » de Mourad Ben Cheikh (16 décembre), «Inchallah a boy» (17 décembre) de Amjad Rachid de Jordanie, «Essakya» (18 décembre) de Naoufel Klach d’Algérie, «In the waiting room » (19 décembre), un programme court métrage de Aida Chamakh, Sami Chefii et Mootassem Taha, « Movma » (20 décembre), de Ines Ben Othmane, et « Salma », de Joud Said de Syrie (21 décembre).
Tarak El Fanni, représentant de l’Instance nationale des prisons et de la rééducation, a déclaré que le travail de coordination a commencé bien en avance et que ces projections sont devenues un espace de liberté et d’expression très attendu, surtout pour le débat qui suit les projections avec les équipes des films. «Cette expérience est aussi un espoir et un outil de changement. C’est un festival qui se déplace et crée la différence dont profitent les détenus même dans les pavillons », dit-il. « Développer le nombre des bénéficiaires est notre objectif. A noter que le nombre des bénéficiaires en 2021 comptait 680 en présentiel et 4.556 à travers le réseau des écrans dans les chambres des détenus. En 2022, 966 détenus en présentiel et 5.821 dans les chambres. Pour cette année, nous visons un nombre plus grand.