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Les JCC, une question de libération nationale 

Editorial La Presse

Plus de temps pour les préparatifs ! Demain, samedi, démarrera  la 35e édition des Journées cinématographiques de Carthage. On imagine que pour la distribution des invitations cette année, c’est un vrai branle-bas puisqu’il faut trier les invités cette fois et ne pas laisser des énergumènes  circuler sur le tapis rouge comme cela s’est passé en 2022 ! «Que faire pour éviter cette  mascarade ?» fut le premier souci du ministère et du comité d’organisation. On croit savoir donc que la priorité sera donnée aux créateurs tunisiens, et c’est bien !

Soit ! Cela dit, ces JCC auront l’immense tâche de redorer le blason de ce festival qui subit de plus en plus de concurrence  dans le monde arabe mais aussi en Afrique et qui, force est de le croire, s’est laissé dépasser à causes de sessions un peu laxistes et qui ont failli effacer complètement son identité. Mais heureusement, le verdict n’est pas encore prononcé et le nom des JCC dans le monde du cinéma n’a pas perdu de son éclat. 21 pays participants mais aussi trois cinématographies à l’honneur : la Jordanie, le Sénégal mais surtout la Palestine. Un choix très important d’autant plus que la session annulée l’année dernière a laissé dans le cœur   des cinéphiles comme une petite brèche, déçus qu’ils étaient parce que leur festival ne rendait pas hommage à Gaza. Cette année, le cinéma palestinien sera à l’honneur: un programme intitulé «La Palestine au cœur des JCC» avec des projections en out et indoor, une exposition audiovisuelle à la Cité de la Culture et une rétrospective de films du cinéaste Hany Abou Assaad.

Lors de sa rencontre avec Amina Srarfi le 5 novembre, Kaïs Saïed a insisté sur le fait de réhabiliter les festivals, de leur rendre leur prestige et de ne pas perdre de vue les objectifs pour lesquels ils ont été créés. Rappelons que ces fondamentaux insistent sur le fait que les JCC soient un espace d’échange entre les cinémas africains et arabes, un projet décolonial  et militant. La Tunisie, comme plusieurs pays africains, est encore la proie de plusieurs fonds étrangers qui monopolisent ses images. Sans l’empreinte de certaines coproductions étrangères, nos films n’auraient jamais la chance de passer dans des festivals internationaux. Est-ce un hasard si nos réalisateurs les plus en vue à l’étranger sont des binationaux ? Les JCC sont aussi appelées à participer à cette lutte de libération nationale.

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