A chacun sa nature. Les artistes échappent à toute nomenclature, détournent l’herbier, invoquent succubes et incubes pour faire vivre la nature différemment.
Chez Musk and Amber, espace délicieusement urbain, policé, sophistiqué, on sacrifie cette saison à la nature et on se transforme en jardin botanique. Les artistes convoqués, quelle que soit leur obédience, ont accepté de jouer le jeu proposé par Lamia ben Ayed, l’âme des lieux, et le curateur Seïfallah Darghouth.
C’est dans un «Songe botanique» que l’on nous invite à nous immerger, dans un «Fragment d’un jardin tunisien». Alors, bien sûr, à chacun son songe.
Le retour à la nature étant dans l’air du temps, on balise néanmoins la démarche, bien qu’il semble difficile de canaliser le jaillissement créatif des artistes participants.
«Cet herbier est l’expression d’une approche aussi bien artistique que scientifique autour d’un patrimoine botanique local qui met en valeur le rôle de chaque plante dans ses différentes dimensions».
Alors bien sûr, on parlera de plantes dans la cuisine, la médecine, la teinture, la parfumerie. Mais on évoquera, surtout, la nature dans des rêves agrestes, des mythologies païennes, des créatures étranges.
A chacun sa nature. Les artistes échappent à toute nomenclature, détournent l’herbier, invoquent succubes et incubes pour faire vivre la nature différemment.
C’est tour à tour scientifique, onirique, débridé, classique, abstrait, conceptuel, attendu ou imprévu.
Cette promenade dans un jardin peut être convenue ou surprenante, poétique ou inquiétante.
Elle mérite d’être tentée.