Ousmane Dione, vice-président de la Banque mondiale pour la région Mena (Moyen- Orient et Afrique du Nord) est plutôt confiant. Dans une déclaration à une radio locale, suite à sa visite officielle en Tunisie, le haut responsable reconnaît que notre pays « pourrait devenir le Singapour de l’Afrique, pour peu qu’il saisisse les opportunités qui s’offrent à lui ». Une déclaration certes ambitieuse mais aucunement gratuite. Elle semble plutôt mesurée.
Il est vrai qu’actuellement la situation économique et financière du pays est loin d’être réconfortante, mais elle n’est pas non plus alarmante. L’essentiel justement est de disposer d’une « vision de redressement claire et bien orientée ». Et c’est heureusement le cas de la Tunisie qui, grâce à la transformation de son modèle de développement économique, s’appuie désormais sur une approche intégrée qui touche à des priorités nationales stratégiques. On pense surtout à la santé, à l’éducation, à la sécurité alimentaire ou encore à la digitalisation. Des composantes très importantes qui, une fois bien maîtrisées, pourront valoir à notre pays une « meilleure attractivité et surtout un fort contenu d’emplois de qualité ».
Pour Ousmane Dione, cette approche, adossée au soutien de la Banque mondiale, est en mesure d’inscrire notre pays dans une dynamique de développement globale et durable.
L’optimisme du responsable de la BM est bien fondé, car « la proximité géographique de la Tunisie, son savoir-faire et la qualité de ses ressources humaines sont des atouts considérables pour garantir l’expansion économique et sociale ». Il suffit seulement d’aller encore plus loin, notamment au niveau de la valorisation et la capitalisation- de son potentiel aussi bien agricole qu’énergétique, la modernisation de l’administration ou encore l’amélioration de la gouvernance.
Des exigences que Ousmane Dione qualifie d’incontournables étant leur impact économique notamment en termes de valeur ajoutée, de transfert technologique, d’investissement et d’employabilité. Des fondamentaux qui permettraient à l’offre tunisienne de « mieux s’exporter ».
Pour lui, la Tunisie est capable de relever de tels enjeux, surtout qu’elle s’appuierait sur un « partenariat fort et soutenu » avec la Banque mondiale, ce qui lui vaudrait une assistance financière substantielle, avec une enveloppe annuelle de 600 millions de dollars pour les cinq prochaines années.
Ce qui renforce encore l’optimisme du haut responsable de l’institution financière internationale, c’est aussi la détermination et l’engagement des premiers décideurs à transformer en profondeur le pays et son économie pour se reconvertir ainsi en plaque tournante régionale.