La Presse — Lors d’une réunion tenue mardi 24 décembre 2024 au Palais de Carthage, le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali.
Il fut question surtout de la remise en état et à niveau des infrastructures sportives et de loisirs abandonnées, ainsi que la mise en place d’un cadre législatif moderne, fonctionnel, répondant aux aspirations nationales pour encadrer les structures sportives en Tunisie.
C’est, à notre sens, un ordre de mission pour ceux qui veillent ou auront à veiller sur ce secteur vital que représentent la Jeunesse et le sport.
Le Président de la République a été clair, citant en exemple le Centre de vacances et de camping d’Al-Habibia, édifié dans les années 1970 sur une superficie de 21 hectares, entouré d’un grand lac artificiel. Ce centre, longtemps considéré comme un lieu rêvé, propice pour les loisirs et les activités de plein air, est malheureusement dans un état d’abandon et de délabrement tel qu’il a perdu sa fonction initiale.
Dans le même cas, nous retrouvons l’Hôtel du Golfe de Hammamet, qui figurait parmi les meilleurs complexes de loisirs pour les jeunes et les familles. Il est également dans un état lamentable. Pourtant, malgré ses infrastructures modernes et son emplacement stratégique, cet établissement connaît une importante dégradation, qui compromet sérieusement ses potentialités touristiques et sociales.
Indépendamment de la réhabilitation et de la mise à niveau des infrastructures, il fut question du projet de loi encadrant les structures sportives.
Cette loi, on l’a annoncée depuis plus d’une année. Le Président de la République Kaïs Saïed a insisté sur la nécessité de « concevoir un cadre législatif clair et objectif, orienté vers le développement du sport, en tant que levier stratégique pour la Tunisie.
Le sport n’est pas, tel que le conçoivent bien des arrivistes, seulement un outil de divertissement. Il est également porteur de valeurs déontologiques et humaines qui contribuent à préserver la santé de nos citoyens. Cela exige un cadre réglementaire émanant d’une vision nationale et solidaire ».
D’où l’importance des préceptes juridiques à même de favoriser les initiatives sportives nationales, tout en rejaillissant sur l’image du sport tunisien à l’international.
On ne peut être plus précis et c’est le grand chantier qui s’ouvre et pour lequel on devrait se mobiliser.
En effet, on a toujours tendance à se réjouir des inaugurations des nouvelles installations et infrastructures, tout en oubliant l’aspect maintenance et entretien de celles qui deviennent inutilisables. Ceux qui sont chargés de la gestion de ces biens de la nation, premiers responsables, oublient leur rôle et le négligent au point de voir ces équipements de base dépérir. Ce qui constitue une perte sèche à tous les points de vue.
En ce qui concerne la loi devant régir les activités sportives dans le pays, tout a été fait pour saper la mouture présentée, en raison de la limitation des mandats, qui ne sied pas à ceux qui sont pour une présidence à vie d’une fédération, d’un comité ou d’une organisation. Ils se sont ligués (ils ont trouvé ceux qui les ont écoutés) pour bloquer toute initiative rénovatrice, à l’image de tout ce qui se passe dans le monde, pour décourager tous ceux qui souhaiteraient contribuer à la bonne marche d’un secteur d’activité essentiel pour la formation et l’encadrement de notre jeunesse.
C’est en fait un rappel, une réaffirmation de l’engagement sans cesse renouvelé envers les jeunes et leur avenir. Une nécessité de réformer la loi régissant les activités sportives et leur expansion dans le cadre d’une politique pleinement consciente des objectifs nationaux en respect des valeurs qui nous ont toujours mobilisés.
Il ne reste plus qu’à espérer qu’une fois cette loi promulguée, en conformité avec nos intérêts nationaux, en respect des efforts fournis pour la formation d’une élite cultivée et éduquée, appelée à prendre le relais, de manière cyclique et organisée, tous les comités, organisations, associations et fédérations nationales sportives s’y plieront sans exception.
A moins de vouloir se contenter de voir filer nos adversaires potentiels et céder encore davantage de terrain à ceux qui ont opté pour l’ouverture et la modernisation de leur gestion.