Accueil Culture 2024 au féminin : Salha Nasraoui et Fatma Sfar  Définitivement leur année !

2024 au féminin : Salha Nasraoui et Fatma Sfar  Définitivement leur année !

A l’échelle nationale, les créations se sont succédé et ont mis en lumière deux talents remarquables. Deux actrices qui se sont emparées  de la scène, puis du grand et du petit écrans, et ont conquis un large public. Point de rétrospectives, sans qu’elles ne soient citées :  Salha Nasraoui et Fatma Sfar.

La Presse — Sa performance dans « Le bout de la mer » de Fadhel Jaibi fait l’effet d’un séisme… qui persiste toujours, plus d’une trentaine de représentations plus tard. Salha Nasraoui, magistralement dirigée dans cette création, saisit largement le public féru de théâtre. Son personnage d’Atika interpelle, choque, repousse, déroute… et la met en lumière.  Fin 2023, le public la découvre sur scène dans ce nouveau rôle puissant et complexe. Un personnage féminin central, inspiré du mythe de Médée d’Euripide, contextualisé dans notre époque dans « Le bout de la mer ». Criante d’humanité, Salha l’interprètera durant 2h35, de nombreuses fois en 2024, marquant sans doute un tournant dans son parcours au théâtre.

Parallèlement, le cinéma lui fait de l’œil et, la même année, le public recroise l’actrice à l’affiche de « La Source », premier long métrage de Meryem Joober, réalisatrice tunisienne qui perce à l’international. Durant 2 heures, l’interprète joue le rôle d’une mère, meurtrie par le sort de ses enfants partis en Syrie, pris au piège par l’intégrisme religieux. Film déroutant retenu à la Berlinale, pour sa première projection, il est aussi sélectionné en compétition officielle aux JCC 2024. « Brotherhood », la version courte et initiale de cette même histoire, réalisée en 2018, a été sélectionnée aux oscars 2019. Toujours en 2024, la consécration pour l’actrice a été couronnée par les nombreux prix raflés à l’international par « Les enfants rouges » de Lotfi Achour. Plus récemment, le Tanit d’Or et le prix du public lors des JCC 2024 lui ont été décernés. Elle y joue le rôle d’une tante, anéantie, et solide face à l’épreuve du terrorisme… encore. Ce 2ème long métrage, pour son réalisateur, narre un fait divers sanglant, qui a eu lieu en 2015 en Tunisie.

Fatma Sfar, au gré des expériences diverses

C’est sur écran dans « l’Aiguille » d’Abdelhamid Bouchnak qu’elle s’impose. La date de sortie de ce long métrage remonte, certes, à décembre 2023,mais pour Fatma Sfar, c’était le commencement d’une succession de productions, qui la propulsent au plus près d’un large public. L’artiste pluridisciplinaire  a, en effet, été remarquée et pas qu’un peu en 2024.

A travers ce tout premier film, « The Needle » (titre en anglais),le cinéma  lui a permis d’y faire un pas remarquable… et ce n’était que le début. L’actrice n’est pas passée inaperçue dans le rôle de Meriem, mère battante, prête à tout pour protéger son bébé et le sauver des griffes d’une société impitoyable, car il est né « intersexe ». Sujet brûlant, qui a suscité le débat en public et a marqué le début d’une nouvelle année 2024, ponctuée de créations pour elle.

S’enchaîne ensuite son apparition évènement à la télé, dans le rôle de « Mahbouba » dans « Ragouj ». Elle rempile, toujours sous la houlette d’Abdelhamid Bouchnak mais cette fois -ci dans une série télévisée. Le quotidien houleux de villageois, issus d’une région fictive « Ragouj », déchaîne la passion des téléspectateurs ,le temps d’un ramadan. Fatma Sfar campe le rôle décalé, pétillant, attachant d’une « Ragoujienne ».  La télé rapproche en général l’artiste du grand public : « Mahbouba » séduit.

Parallèlement, l’actrice n’abandonne pas la scène théâtrale pour autant. Elle enchaîne les représentations d’une pièce de théâtre, produite par « El Teatro » et mise en scène par Walid Ayadi, « Le cœur hanté », qui a été programmée au festival international de Dougga et à Paris, entre autres dates. Toujours aux côtés de Walid Ayadi et d’une large équipe de musiciens et d’acteurs, elle enchaîne avec la première de « Nawbet Gharam » au festival international de Carthage, création mi-théâtrale, mi-musicale, présentée le 12 août 2024.

Fin d’été rimera pour l’artiste avec le bouclage d’un tournage engagé, celui du court métrage de Bechir Zayene « Beyond Reality », retenu en compétition nationale aux JCC de 2024.

Le film d’une vingtaine de minutes, réalisé avec le soutien de ONU Femmes Tunisie, traite d’un sujet sensible et universel, à l’ordre du jour, celui des violences faites aux femmes. Les semaines suivantes, l’artiste enchaînera les festivals internationaux comme le Red Sea, Venise ou, plus récemment, nos JCC nationales, afin de promouvoir son 2e long métrage « Aicha », réalisé par Mahdi Barsaoui. En tête d’affiche, elle joue le rôle d’Eya, une jeune fille, contrainte de fuir son village natal, suite à un malencontreux accident routier, et déterminée à reprendre sa vie en main à Tunis, sous une nouvelle identité. S’enchaîneront alors des évènements inattendus, qui la mettront à rude épreuve. La sortie nationale du drame est attendue pour le 22 janvier 2025.

Nous y verrons Yasmine, Dimassi, Hela Ayed, Nidhal Saadi ou encore Mohamed Ali ben Jemaa et Saoussen Maalej. Fatma Sfar a percé des années auparavant, en commençant certes par le théâtre à El Teatro, mais surtout en produisant de la musique dans « Denya Okhra », un couple de musiciens, qui a marqué la scène musicale tunisienne alternative des années durant.

Charger plus d'articles
Charger plus par Haithem Haouel
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *