Accueil A la une Mes odyssées en Méditerranée – Adel Akremi, le peintre de la joie aux mille couleurs

Mes odyssées en Méditerranée – Adel Akremi, le peintre de la joie aux mille couleurs

Difficile de décrire en quelques lignes l’artiste peintre Adel Akremi.

J’ai connu Adel il y a 27 ans dans son petit atelier de la Soukra, une ville située à quelques km de Tunis. Je garde des souvenirs exceptionnels, liés surtout à son accueil, à son thé à la menthe et à l’ouverture envers « l’autre ». De longues discussions se sont succédé  au fil des années et notre amitié s’est renforcée davantage.

Adel Akremi est un artiste, un vrai, l’homme aux mille couleurs, rêveur, naïf et réaliste en même temps, une personnalité assez complexe, comme elle doit être celle d’un artiste. Sa force et son énergie débordantes, il les doit à  ses origines ; né le 15 février 1956 à Mallassine, un quartier populaire de la capitale, il côtoie depuis son adolescence des jeunes de son quartier mais aussi des familles siciliennes qui, à l’époque, partageaient leur vécu avec des Tunisiens, vivant les uns à côté des autres. Malheureusement, on a souvent tendance à dénigrer certaines aires populaires d’un pays, sans savoir que ces quartiers, sont les lieux de la diversité et cette diversité entre en écho avec celle des populations qui y vivent. Une sorte d’hétérogénéité liée aux origines des habitants, à leur situation professionnelle, un ensemble si hétérogène aux réalités bien différentes.

Je suis fort persuadé que la passion de notre maestro  prend toute son énergie de son quartier d’origine et de tout cet entourage si diversifié dont il a su intelligemment s’entourer et surtout écouter. Même les personnages de ses peintures font référence à une tradition populaire riche d’histoire, de traditions, d’adages… faisant partie d’un monde qui, malheureusement, n’existe plus.

Les œuvres originales d’Adel Akremi, peintes sur des sacs de ciment, ou encore sur du bois ou de la pierre, raconteraient l’histoire d’antan de la médina de Tunis avec ses chéchias et ses « machmoums », la plage de Salammbô, les ruelles de  La Goulette, les bars des quartiers populaires de la capitale… Une vraie peinture de la société tunisienne des années ’60 et ’70.

Le maître, à travers sa peinture, a réussi à représenter la société tunisienne et tunisoise, permettant à chacun de ses personnages de décorer son propre environnement et surtout de le personnifier. La peinture de Adel a pour fonction de fasciner et de créer des passions, un instrument d’éducation et de diffusion du savoir et c’est grâce aussi au dynamisme de ces personnages que l’artiste amène le spectateur à s’éveiller et à prendre conscience de son passé, de ses racines, de ses origines et à mieux comprendre d’où il vient.

Observant depuis des années l’évolution de la peinture de Adel Akremi, je me rends compte que cet artiste a vraiment une mission ; son but n’est pas seulement esthétique, il ne se contente pas de peindre juste pour son plaisir,  il veut transmettre un message, s’exprimer sur les peines d’une société, ses douleurs, ses désillusions, ses regrets, mais aussi ses joies, ses passions et ses points de vue, le tout  à travers son pinceau et ses multiples couleurs !

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