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Mes Humeurs – L’IA en débat

La Presse — Il y a près d’un an j’ai livré une Humeur sur l’intelligence artificielle, appelée« IA et musique ». Je reviens sur cette invention toujours d’actualité, toujours innovante et insolente qui avance à une vitesse vertigineuse; elle nous invite à voir et comprendre son univers complexe.

Dès son apparition fin 2022, l’outil d’OpenAI (cofondée par le magnat Elon Musk), ChatGPT, un  modèle d’intelligence artificielle très performant capable de donner des réponses à une grande variété de sujets, avec une précision suffisante et sans formulations trompeuses, comptait en moins d’un trimestre 100 millions d’utilisateurs, ce qui constitue un bouleversement et un changement de mentalité dans le monde actuel.

L’IA  a conquis tous les territoires de l’activité humaine, travail, études, recherche, médecine, cinéma, littérature, poésie, au point que les grandes puissances s’en sont emparé et l’utilisent à tout bout de champ; un 3e Sommet international sera organisé à Paris sur le sujet (après le Royaume-Uni en novembre 2023 et la Corée du Sud en mai 2024), pour débattre de ce phénomène sous toutes  ses coutures.

Désormais inévitable et prochainement démocratisé, ChatGpt est-il profitable ou dangereux? Le rythme de l’IA s’est tellement accéléré que chacun de nous, ici en Tunisie ou ailleurs, est autorisé (ou appelé) à se poser des questions sur son usage. Au passage, le sujet soulève des questions, dont celle-ci :  l’IA est-elle appliquée dans nos activités économiques, est-elle présente dans l’éducation,  est-elle pratiquée dans les lycées  et à quel pourcentage ?

Pourquoi les lycées ? Parce que ces derniers jours un débat inonde la toile et les médias particulièrement français sur l’usage de ChatGpt dans ces temples de l’éducation. Où l’on apprend que 40% des lycéens en France se servent de cet outil dans l’exercice de leurs activités scolaires. Interrogés, ces lycéens se montrent particulièrement  friands de cet outil, «  l’accès à l’IA pourrait encourager les élèves à cultiver de nouvelles compétences,  répondent-ils ;   à chaque question de quelque discipline, quelle  qu’elle  soit, géographique, mathématique, historique, littéraire, etc, ChapGPt répond dans un temps record. Il se dégage de cette étude  une impression positive, les lycéensestiment que l’IA les aide dans leur travail et permet une nouvelle approche de création ; ils sont prêts à la tolérer et à l’accepter dans toutes leurs activités. Pourquoi donc perdre du temps à chercher, disent ces jeunes utilisateurs. Mais, rétorquent les sceptiques ( surtout les enseignants), ce   phénomène réduit et ralentit le travail du cerveau et  incite à la démarche du moindre effort intellectuel.

Et, plus inquiétant, l’outil ChapGPT  affecte et modifie le monde du travail ;  selon un rapport du cabinet de conseil américain McKinsey paru en juin 2023, 60 à 70% du temps de travail des employés pourraient être automatisés à plus ou moins long terme.

Pourtant, à y voir de près, malgré les risques, nous sommes frappés d’étonnement par le savoir et la capacité de connaissances de l’IA, qui, à la lumière de ses conquêtes (et son pouvoir attractif), marche vers une victoire sans appel.

Ces jours-ci, à l’approche de ce fameux Sommet de Paris ( 10 et 11 février) coprésidé parla France et l’Inde, — auquel vont assister des chefs d’Etats, dessommités internationalesde l’IA et des représentants de la société civile —  les sujets brûlants parmi lesquels l’IA et l’étique, la gouvernance internationale de l’IA, les avantages et les risques liés à ce phénomène seront mis sur la table des débats. Ca va chauffer.

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