De complaintes amoureuses ou de sérénades très caractéristiques de la musique napolitaine, chantées par les musiciens en napolitain, à une autre forme de tarentelle: la fameuse Pizzica, les musiciens nous ont fait voyager à travers des chansons clés de chaque période charnière de leur patrimoine musical, avant de convier de jeunes musicien.ne.s présent.e.s dans l’audience à les accompagner pour les dernières démonstrations.
La Presse — Le Studio de L’Opéra de Tunis (Cité de la culture) abrite dans le cadre de la 10e édition des JMC, qui se poursuit jusqu’au 24 janvier, plusieurs master class animées par des artistes et autres professionnels de la musique de différentes bords. Lundi 20 janvier, l’Italien Marcello Squillante a proposé à de jeunes musiciens et autres passionnés de musique italienne une introduction à la musique napolitaine à travers un petit aperçu historique et la restitution in situ de chansons phares.
Né à Naples, Marcello joue de divers instruments depuis l’enfance en tant qu’autodidacte. Passionné de la musique ethnique, le jeune Napolitain a choisi d’étudier le chant et de s’orienter vers l’accordéon, en se formant auprès des maîtres de renom. Alliant passion et formation académique, il a fondé, avec d’autres musiciens napolitains passionnés de cet héritage musical typique de la ville, le groupe « Ars Nova Napoli » en 2009.
Réunissant six musiciens, ce groupe cherche à dépoussiérer le répertoire folklorique de la région, investissant lors des premières années le Centre historique de la ville, proposant des concerts et entrant en contact avec le public à la découverte des histoires de ses chansons et leurs origines. Combinant la musique populaire napolitaine avec des influences mondiales, Marcello Squillante a réussi à s’imposer sur la scène musicale italienne et internationale, prenant part à plusieurs festivals et participant à des tournées en Asie, Europe et Amérique.
Il a, d’ailleurs, avec son groupe signé un concert à l’ouverture des JMC, le samedi denier et un deuxième, le lendemain, à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis.
Marcello et ses compères Gianluca Fusco, Michelangelo Nusco, Vincenzo Racioppi, Antonino Anastasia, Bruno Belardi, en porteurs et protecteurs d’une mémoire ancestrale, ont, à l’occasion de cette masterclass, partagé, avec nous avec beaucoup de générosité, leur héritage musical et leur passion commune.
Une passion vouée à la musique en général et en particulier à celle de la belle ville de Naples, considérée avec ses plus de vingt-huit siècles d’histoire comme l’une des plus anciennes villes continuellement habitées au monde. Naples c’est aussi Pompéi, Herculanum, le Vésuve et tant de beauté monumentale et naturelle qui donnent du crédit à la fameuse expression chérie par ses habitants : Vedi Napoli e poi muori, traduite par « Voir Naples et mourir ».
Lors de la masterclass, l’on a pu avoir un aperçu de cette beauté à travers sa musique et les histoires autour de ses chansons folkloriques et autres instruments traditionnels, le tout agréablment transmis par la sympathique bande de musiciens et les récits de Marcello Squillante.
Une Tarantella, bien entendu, pour commener. Cette fameuse danse associée à une forme musicale, très connue en Italie, puisque pratiquée par bon nombre d’Italiens. Originaire du sud de l’Italie, elle serait apparue au XVe siècle pour se faire connaître à partir du XVIIIe siècle, grâce aux manuscrits de l’écrivain allemand Goethe. Le terme « tarentelle » est lié à la ville de Tarente et également à la tarentule dont cette danse était censée guérir les morsures. « La tarentelle, qui avait une dimension de danse thérapeutique dans la région des Pouilles, peut être accompagnée à la guitare, la cornemuse, la lyra, l’accordéon diatonique et le tambourin », nous dit Marcello
On a eu droit, grâce aux «Ars Nova Napoli», à une très énergétique tarantelle (de quoi nous guérir de tous les venins!) avec accordéon (Marcello), mandoline (Vincenzo Racioppi), guitare (Gianluca Fusco et Bruno Belardi ), violon (Michelangelo Nusco) et tambourin (Antonino Anastasia).
De complaintes amoureuses ou de sérénades très caractéristiques de la musique napolitaine, chantées par les musiciens en Napolitain, à une autre forme de Tarentelle : la fameuse Pizzica, les musiciens nous ont fait voyager à travers des chansons clés de chaque période charnière de leur patrimoine musical, avant de convier de jeunes musicien.ne.s présent.e.s dans l’audience à les accompagner pour les dernières démonstrations.
Cela a donné lieu à d’agréables moments d’échange et de communion, mais surtout à de belles découvertes entre autres celles de Mariem Marouan (Mélodica), Maha Ben Hamed (Qanun), Najoua Amor (au chant) et Aymen Louhichi (guitare). Ces dernièr.e.s nous ont régalés avec des improvisations en solo qui ont épousé à merveille les sonorités napolitaines. On en redemande!