Accueil Culture Hommage – Fatma Ben SaIdane : Singulière, généreuse et décomplexée

Hommage – Fatma Ben SaIdane : Singulière, généreuse et décomplexée

L’actrice de plus de 70 berges a encore du pain sur la planche. Sa chevelure hirsute teintée au henné et ses chemises et pantalons à carreaux la rendent singulière, sans oublier son béret rouge dont elle ne se sépare que rarement.

La Presse — Elle a imposé sa voix dans le théâtre, le cinéma et la télévision. Elle ose s’aventurer dans des expériences parfois douteuses et plusieurs fois réussies. Elle ne ménage pas ses efforts et se donne avec beaucoup de générosité sur la scène ou devant la caméra. Elle, c’est Fatma Ben Saïdane qu’une actualité : un hommage, qui lui est consacré à la Cinémathèque tunisienne, le rappelle de manière cinglante.
L’actrice de plus de 70 berges a encore du pain sur la planche. Sa chevelure hirsute teintée au henné et ses chemises et pantalons à carreaux la rendent singulière, sans oublier son béret rouge dont elle ne se sépare que rarement. Aucune ressemblance avec ces actrices botoxées et pomponnées en quête de rôles qui mettent en valeur leurs physiques sans qu’elles soient particulièrement douées pour le métier
Personne ne peut mettre en doute son talent. Son succès théâtral, elle le doit d’abord au Nouveau Théâtre et particulièrement sa brillante prestation dans « Arab » (pièce et film) dans laquelle elle interprète le rôle d’un personnage muet et atypique « Asfour », qui est resté gravé dans la mémoire de plusieurs générations de spectateurs, puis, « Al Awada » (1989). Prise en charge, par la suite, par la Compagnie Familia Productions de Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar. Ce dernier a su lui trouver les rôles à sa dimension et la confronter à son propre corps et en lui offrant des rôles justes qui l’ont propulsée au sommet de sa carrière.
Dans sa longue carrière avec Familia Productions, elle s’est donnée avec abnégation en réalisant des performances qui lui ont attiré encore une fois l’admiration du public et le respect de ses pairs. Ce sera « Comédia » (1992), « Familia » (1993), « Les amoureux du café désert » (1995), « Soirée particulière (1997), « Junun » (2000), « Khamsoun » (2006), « Yahia Yaich » (2010), « Tsunami » (2013), « Violence(s) (2016) et « Peur(s) » (2017). Jaibi a su explorer en elle un potentiel de comédienne en confirmant son pouvoir d’actrice inégalée.


Au cinéma, elle a campé des dizaines de rôles, dont les plus marquants sont « Halfaouine, l’enfant des terrasses » de Férid Boughedir (1990), « Sultan al-Médina » de Moncef Dhouib (1992), « Les silences du palais » de Moufida Tlatli (1994), « Junun » (2005), « La télé arrive » de Moncef Dhouib et «Making of » de Nouri Bouzid (2006), « Al Jaïda » de Salma Baccar (2017) jusqu’au dernier « Nawar Achiya » de Khédija Lemkacher (2024), sans compter les moyens et courts métrages et les fictions télévisées. Sa grandeur et son humilité font d’elle une personnalité appréciée de tout le monde.
La cinémathèque tunisienne lui rend un hommage mérité en programmant les longsmétrages où elle s’est distinguée : « Arab » de Fadhel Jaïbi et Fadhel Jaziri, « Les silences du palais » de Moufida Tlatli, « Making of » de Nouri Bouzid, « La Télé arrive » de Moncef Dhouib, « Jeudi après-midi » de Mohamed Damak, « Hezz ya wezz » d’Ibrahim Letaïef, « Dicta Shot » de Mokhtar Ladjimi, « Narcisse » de Sonia Chamkhi, « Thala mon amour » de Mehdi Hmili, « El Jaida » de Salma Baccar et « Benzine » de Sarra Abidi.
La sélection des courtsmétrages proposée comprend : « Madame Bahja » de Walid Tayaa, « Borderline » de Sonia Chamkhi, « Poisson noyé » de Malik Amara, « La nuit de la lune aveugle » de Khedija Lemkecher, « Quand le ciel se mit à crier » de Kays Mejri, « Bolbol » de Khedija Lemkecher et « Houria » d’Oussama Azzi.
Une rencontre avec le public a déjà eu lieu à la Cinémathèque ainsi qu’une séance de films PFE, suivie d’un débat avec des étudiants en cinéma sont également au menu pour la journée de clôture, le 1er février à 16h00. Le cycle sera clôturé à 18h30 avec « Making of » de Nouri Bouzid, long-métrage de fiction d’une durée de 120 minutes, sorti en 2006.
Sa présence à cet hommage qui l’honore touche le public en plein cœur et réactive son culte pour la star des planches et de l’écran qui ne se laisse pas oublier.

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