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Mercuriale : Les étiquettes s’envolent

Cela commence toujours de cette manière. Après une accalmie relative  au niveau des prix d’un certain nombre de produits que l’on considère de première nécessité, on amorce les augmentations.

La Presse — En fait, cela a commencé avec le potiron dont les morceaux se sont rapetissés et qui coûtent presque le double.

Les citrons, en pleine saison, sont déjà à trois dinars le kilo. Les tomates sont largement au-dessus de deux dinars cinq pour une qualité acceptable. Les poivrons doux, en dépit de leur apparition un peu partout en grande quantité, se bloquent déjà à quatre dinars. Les bottes de persil et céleri sont devenues toutes menues et sont affichées à cinq cents millimes.

Même les carottes et les betteraves sont sur une courbe ascendante. Autant dire que les prix se sont décidés à annoncer la couleur de ce mois de Ramadan.

Ces augmentations commencent toujours sur la pointe des pieds pour s’imposer, profitant de l’ambiance unique et incomparable  qui règne durant le  mois saint, à l’occasion duquel les yeux deviennent plus gros que le ventre.

Ces envolées sont à juguler par les moyens les plus efficaces. Le contrôle et bien  entendu, mais aussi et surtout, l’obligation d’apposer les étiquettes pour que cela ne soit pas des prix à la tête du client.

D’autres secteurs connaîtront prochainement cette bougeotte, qu’annoncent des «responsables» du secteur qui viendront débiter les mêmes arguments. Ce seront les intrants, les engrais et autres ingrédients portant des mots savants, qui ont imposé une augmentation de prix de revient et ont motivé cette envolée  des prix.

D’ailleurs, des étiquettes à l’intérieur des marchés, lorsqu’on consent à les mettre, il faudrait les chercher sous la marchandise. Elles sont bien dans le tas, mais personne ne les voit.

A se demander ce que font les gérants des lieux et surtout à quoi servent ces caméras que l’on a  fixées et qui ont certainement coûté cher.

«Le meilleur moment de faire ses achats, c’est en fin de journée», nous avoue une dame qui mettait de l’ordre dans son sac mobile»

Effectivement, les rondes de la police qui surveille les alentours du marché se font de plus en plus rares et cela donne libre cours aux vendeurs à la sauvette de sortir d’on ne sait où leurs cageots remplis de légumes à des prix défiant toute concurrence.

Pour dire vrai, on ne peut quand même pas assurer la surveillance 24h sur 24, mais presque au crépuscule, cela ne dérange personne. Sauf la circulation dans des bretelles qui relient le centre aux sorties vers les cités environnantes.

Au niveau des fruits, la présence des bananes en grande quantité donne le complexe aux oranges, citrons doux, pommes, dattes, clémentines, etc, dont les prix demeurent assez élevés, alors que nous sommes en pleine saison.

Les fraises sont encore timides. Leur prix fluctue en fonction de la journée. En dehors du marché, il semble que l’on veille à ne pas en laisser pour le lendemain  et cela fait la joie des consommateurs avides de salade de fruits avec les bananes offertes à cinq dinars le kilo.

On a certes promis que les prix des viandes blanches baisseront en cette période.  Vaine promesse, car les prix se maintiennent et il ne semble pas qu’ils baisseront de sitôt. Le fait que les autorités compétentes s’organisent et ont déjà annoncé qu’il y aura des points de vente du producteur au consommateur dans les chefs-lieux

pour les viandes rouges pourrait être dissuasif.

En tous les cas, les œufs se maintiennent et il y a même des promotions.

Seules les grandes surfaces maintiennent de larges marges aussi bien au niveau de ces produits que pour bien d’autres. Sans pour autant donner l’impression que l’on s’acharne sur ces entreprises, qui jouent un rôle social indéniable, les marges devraient être revues.

Pour le moment, nous avons l’impression que ces grandes surfaces « fixent » leurs prix. Des prix qui diffèrent énormément avec ceux que nous retrouvons chez les revendeurs des mêmes marques. Incompréhensible.

A l’occasion du mois de Ramadan, verrons-nous ces hypermarchés faire un geste pour contribuer à l’effort national, en  aidant les consommateurs et en consentant des prix abordables ?

Les baisses qu’annoncent ces grandes surfaces intéressent le plus souvent les produits d’entretien, alors que la majorité des consommateurs s’inquiètent de ce que leur coûte ce qu’ils mettent dans leurs assiettes.

Nous aurons certainement l’occasion de revenir sur cette question…

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