
Dans le cadre du projet Archipel qui s’articule entre Tunis, Nantes, Québec, le festival propose un temps de rencontre avec des chorégraphes tunisiens émergents. Cette année Rania Semmari, Ahmed Ben Abid et Fatma Oussaifi auront la possibilité de présenter, durant 20 minutes, un projet en cours ou futur devant des professionnels.
La Presse — Depuis jeudi dernier et jusqu’au 2 février 2025, danseurs, chorégraphes et amateurs de danse ont profité de spectacles, d’ateliers et de rencontres concoctés par Al Badil – Alternative Culturelle dans le cadre du Festival des Premières Chorégraphiques.
Ce festival de danse contemporaine qui est à sa 5e édition met en lumière les pièces inédites de jeunes chorégraphes tunisiens, leur offrant une plateforme de diffusion pour montrer leurs œuvres pour la première fois au public, et favorisant leur visibilité à travers des partenariats avec des acteurs internationaux.
Dans ce sens, Abdoulaye Doumbia, le directeur artistique de la compagnie de danse contemporaine africaine «Karadoum Compagnie» (installée à Bamako au Mali), est présent cette année pour d’éventuels nouveaux partenariats artistiques et culturels. «Karadoum» est une structure de recherche chorégraphique, de créativité, de production et de diffusion allant vers la danse contemporaine et la danse africaine et permet à la jeune génération, ainsi qu’à toutes personnes d’exprimer et de faire exprimer par la danse comme expression corporelle.
Cette année en plus de la capitale (Théatre El Hamra, Central Tunis, Le 4e art), Les Premières Chorégraphiques débarquent à Bizerte avec la programmation de deux pièces à l’espace culturel Le Majestic, à savoir: «Une fête dans ma tête» de Majd Mastoura qui a été représentée le 30 janvier dernier et «Flow» de la compagnie Linga (Suisse) le 31 janvier.
Ce même spectacle a été présenté devant un grand public le premier jour du festival au 4e Art à Tunis. Chorégraphié par Katarzyna Gdaniec et Marco Cantalupo, la pièce puise son inspiration du spectacle fascinant des bancs de sardines et des nuées d’étourneaux en mouvement ainsi que des mécanismes qui permettent de maintenir la cohésion d’un groupe dans leurs déplacements synchronisés. Il nous questionne sur la relation entre l’individu et le groupe, et les limites entre construction et instinct.
Bien avant, lors de ce même jour inaugural, le public a eu rendez-vous à Central Tunis avec la danseuse, chorégraphe et vidéaste tunisienne Synda Jebali et son œuvre «Crossing». Une installation qui nous plonge dans l’univers de la danse en Tunisie, un domaine marqué par une mémoire collective disloquée. L’artiste y explore trois générations de corps en mouvement : celui du danseur/ danseuse, mais aussi du citoyen et de l’être humain dans son quotidien. Un projet qui interroge l’identité culturelle à travers le prisme du mouvement et du souvenir.
Cette édition a présenté en tout 10 œuvres signées par des artistes issu.e.s de Suisse, France, Maroc, Canada et de Tunisie. Ces derniers sont représentés avec 7 projets : «Crossing» de Synda Jebali, «La source» de Selim Ben Safia (qui est également le directeur artistique du festival), «Khol» de Meriem Bouajaja et Mohamed Chniti, «Une fête dans ma tête» de Majd Mastoura, «Itinéris» de Marwen Errouine, «Right now» de Oumaima Manai et «Beetle-Omi Sissi» de Mohamed Issaoui.
Dans le cadre du projet Archipel qui s’articule entre Tunis, Nantes, Québec, le festival a proposé un temps de rencontre avec des chorégraphes tunisiens émergents. Cette année Rania Semmari, Ahmed Ben Abid et Fatma Oussaifi ont eu la possibilité de présenter, durant 20 minutes, un projet en cours ou futur devant des professionnels.
Au programme également, trois rencontres à Central Tunis qui portent sur l’histoire de la danse en Tunisie, les enjeux et les défis de la coopération Sud-Sud et sur comment construire sa carrière chorégraphique, et quatre workshops à l’espace Ikaa Bab Saadoun avec la chorégraphe française Romane Piffaut et les compagnies «Linga» (Suisse), «Kif Dance» (France – Tunisie) et «La otra orilla» du Canada.
Cette dernière a entamé un laboratoire de recherche de cinq jours avec des danseurs tunisiens, en collaboration avec Al Badil, dirigé par Myriam Allard, accompagnée par le musicien Miguel Medina et le metteur en scène et chanteur Hedi Graja.
Pendant cette résidence d’exploration, de recherche et de documentation, la compagnie a exploré en corps, en mouvement et en musique différents concepts de sa prochaine création.
La «Otra Orilla» s’est engagée depuis sa création en 2006 à faire vibrer le flamenco. Elle poursuit le voyage de cet art populaire en déjouant ses codes pour révéler sa profondeur et son essence. Le Flamenco comme posture, les pieds sur terre, en recherche permanente d’équilibre et de liberté.