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Gouvernance : Pour une meilleure compétitivité des PME et TPE tunisiennes

La bonne gouvernance est un moyen essentiel pour maintenir la pérennité et la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que des très petites entreprises (TPE) en Tunisie. Dans cette perspective, la Conect a récemment organisé un séminaire à Tunis, pour insister sur l’importance d’une gestion transparente et efficace pour renforcer la résilience de ces structures, souvent fragiles, face aux défis économiques.

La Presse — La Confédération des entreprises citoyennes en Tunsie (Conect) a récemment organisé un séminaire à Tunis pour explorer la bonne gouvernance et son rôle clé dans le développement et la pérennité des PME et TPE. L’objectif de cet événement était de souligner l’importance de cette thématique pour l’économie tunisienne.

Lors de son intervention, Skander Sallemi, conseiller fiscal et ancien président de l’Association tunisienne pour la gouvernance fiscale (Atgf), a souligné que les PME et TPE tunisiennes font face à d’importants défis de gouvernance qui freinent leur croissance et leur compétitivité comme la complexité et l’opacité des formalités fiscales et douanières, ainsi que l’accès limité au financement qui créent un environnement hostile ou encore, la bureaucratie, le manque de garanties effectives et l’insuffisance du soutien à l’innovation qui exacerbent ces difficultés. Ces obstacles entraînent des coûts supplémentaires, ralentissent les opérations et découragent les investissements. En conséquence, les entreprises peinent à se développer, à innover et à rivaliser sur les marchés locaux et internationaux.

Simplification administrative, transparence…

Sallemi a insisté sur la nécessité de simplifier les procédures, de lutter contre la bureaucratie et d’améliorer l’accès au financement. Sans ces réformes, les PME et TPE risquent de rester vulnérables et de ne pas exploiter pleinement leur potentiel économique. La simplification administrative et la transparence réglementaire pourraient considérablement améliorer l’environnement des affaires pour les petites entreprises en Tunisie. En réduisant les formalités complexes et en rendant les procédures plus claires, les entreprises bénéficieraient d’une diminution des coûts et des délais, tout en limitant les risques liés à la bureaucratie et à la corruption. Une réglementation transparente renforcerait également leur capacité à planifier, à gagner la confiance des clients et des fournisseurs et à améliorer leur crédibilité.

Pour renforcer la gouvernance d’entreprise au sein des PME et TPE tunisiennes et favoriser leur accès au financement, plusieurs actions sont envisageables. Premièrement, il est essentiel de professionnaliser la gestion interne en formant les dirigeants aux bonnes pratiques de gouvernance, notamment en matière de transparence financière, de planification stratégique et de gestion des risques. Deuxièmement, l’adoption de normes comptables et de reporting claires et standardisées améliorerait la crédibilité des entreprises auprès des banques et des investisseurs.

Troisièmement, l’Etat pourrait encourager la certification des PME en matière de gouvernance, par exemple via des labels reconnus, afin de rassurer les partenaires financiers. Enfin, les institutions financières devraient proposer des produits adaptés, tels que des prêts conditionnés à l’amélioration des pratiques de gouvernance, et collaborer avec des organismes d’accompagnement pour sensibiliser les entrepreneurs à ces enjeux. Ces mesures combinées renforceraient la confiance des investisseurs et faciliteraient l’accès au financement.

Des programmes de formation

Sallemi a également insisté sur le rôle crucial de l’Etat et des institutions financières dans l’accompagnement des petites entreprises pour améliorer leur gestion et leur gouvernance.

Il devrait également mettre en place des programmes de formation en gestion, stratégie et innovation, ainsi que des incitations fiscales pour encourager l’adoption de bonnes pratiques de gouvernance. «De leur côté, les institutions financières doivent faciliter l’accès au crédit en proposant des solutions adaptées aux besoins des PME et TPE, comme des prêts à taux réduits ou des garanties partiellement couvertes. Une collaboration étroite entre les secteurs public et privé est essentielle pour développer des écosystèmes d’accompagnement, tels que des incubateurs et des pôles d’innovation, afin de soutenir la croissance et la compétitivité des petites entreprises», a-t-il mentionné.

De son côté, Mohamed Aziz Chahed, président du bureau régional de la Conect Tunis et membre de la Compagnie des Comptables de Tunisie, a expliqué que les PME et TPE tunisiennes sont confrontées à plusieurs défis de gouvernance, notamment une administration inefficace, un manque de transparence, des délais administratifs non respectés et une fiscalité instable. «Ces obstacles compliquent leur accès à l’information, freinent l’innovation et augmentent les coûts de mise en conformité. En conséquence, leur compétitivité est réduite, leur croissance ralentie et leur intégration dans l’économie formelle compromise», a fait savoir Chahed.

La simplification administrative et la transparence réglementaire faciliteraient l’accès à l’information, réduiraient les délais et limiteraient la corruption. Elles permettraient aux PME et TPE de mieux anticiper les exigences légales, d’accélérer leurs démarches et d’améliorer leur compétitivité. Un cadre clair et prévisible renforcerait également la confiance des investisseurs et favoriserait l’innovation ainsi que la croissance économique. Selon Chahed, l’amélioration de la gouvernance des PME et TPE passe par une transparence financière accrue, une meilleure gestion des risques et une structure organisationnelle claire. L’adoption de bonnes pratiques comptables, d’audits réguliers et d’une communication transparente avec les investisseurs renforcerait leur crédibilité. Cela réduirait la perception du risque, faciliterait l’accès au financement et attirerait davantage d’investisseurs, locaux et étrangers.

L’Etat a un rôle clé à jouer dans cette transformation en simplifiant les procédures, en assurant une réglementation stable et en rétablissant les mécanismes de mise à niveau et de restructuration financés par les fonds du Trésor. Il doit aussi garantir un accès transparent aux informations financières. De leur côté, les institutions financières doivent proposer des financements plus flexibles et variés, adaptés aux besoins des PME et TPE, tout en offrant des formations pour renforcer leur gestion et leur gouvernance, a conclu Mohamed Aziz Chahed.

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