Maintenant, on passe à l’acte. Coup sur coup, la ligne E du RFR reliant Tunis à Bougatfa est lancée le 20 mars 2023 et la ligne D reliant Tunis à Gobaa, le 25 janvier 2025. Plus d’un million de voyageurs potentiels sont concernés par ces deux lignes.
La Presse — On ne peut pas mesurer la joie des habitants des zones desservies par ces deux lignes. Ils ont oublié les souffrances endurées pendant de très longues années pour aller de chez eux au travail, à l’école, à la fac ou pour tout autre raison. Alors qu’ils mettaient des heures (voire toute une matinée), actuellement, ils peuvent régler leurs affaires en moins de temps et avec moins de peine.
Pour faciliter la tâche à tous les usagers, la Transtu a commencé, de concert avec la Société du RFR, à assurer des lignes de rabattement. Cette mesure entre dans le cadre de la stratégie qui vise à donner plus d’efficience au transport multimodal. D’ailleurs, il y a lieu de noter qu’une importante séance de travail s’est tenue en présence du ministre du Transport, Rachid Amri, le 29 janvier 2025. Des responsables de la Transtu étaient, également, présents.
Des dizaines de zones desservies
C’est, donc, suite à cette rencontre que tout a été mis en branle pour concrétiser toutes les dispositions adoptées sur le terrain. Immédiatement, les 5 lignes qui feront la jonction avec la station du RFR E viennent d’être dévoilées.
Il s’agit, d’abord, de la ligne 87 A dont le premier départ commence à partir de la station du dépôt d’Ezzahrouni à 5h30 du matin. Un tarif unique a été fixé à un dinar.
Une deuxième ligne de bus va desservir la station Bougatfa du RFR E. Il s’agit de la ligne 23 F barrée. Elle passe par plusieurs localités (dépôt Ezzahrouni, croisement Borj Chakir, croisement Ben Daha, station Bougatfa de la ligne E du RFR, Mornaguia, Guitouni, Hafsia, Borj El Amri, Messadine et Borj Ennour). Le bus parcourt une distance de plus de 35 km.
L’heure du premier départ est fixée à 7h15 de Borj Ennour et à 6 h 15 d’Ezzahrouni. Là aussi un tarif unique de 1 dinar est fixé.
Quant à la troisième ligne n° 489, elle reliera la station Slimane-Kahia à la rue 4950 en passant par la station Bougatfa. La longueur du trajet de cette ligne est de 11.8 km à l’aller et de 9.1 km au retour.
Le ticket, qui coûte 1d,500, est valable pour le métro et le bus.
La ligne 434 est une nouvelle création. Elle établit la liaison entre la station Slimane-Kahia et la prison d’El Mornguia en passant par la station Bougatfa du RFR E. Le trajet s’étend sur plus de 25 km aussi bien à l’aller qu’au retour. Le ticket bus, uniquement, coûte un dinar. Le ticket bus-RFR coûte 1d,500. Le premier départ de la prison d’El Mornaguia est prévu à 6h du matin et de la station Slimane-Kahia à 7h.
L’autre ligne qui reliera la station d’Ezzahrouni à El Griat est la ligne 23 A. Elle couvre une distance de plus de 40 km à l’aller comme au retour. Elle desservira 11 stations avec passage obligé par la station Bougatfa. Premier départ à 5h du matin d’El Griat et à 6h15 de Bougatfa. Le ticket est unique à un dinar.
Toutes ces lignes ont été programmées pour commencer leurs dessertes à partir du lundi 3 février 2025.
Pour de vraies stations de correspondance
Cette rapidité à mettre de telles mesures en œuvre est le résultat d’une détermination forte de la part des autorités de rompre définitivement avec les fausses promesses et les tergiversations de la décennie qui a suivi 2011.
Cela étant, les usagers attendent d’autres mesures de même teneur pour la connexion de la nouvelle ligne D du RFR aux zones périphériques comme on vient de le faire pour la ligne E.
De même, on verrait d’un bon œil une révision des stations de correspondance bus-métro. A l’heure actuelle ces stations ne remplissent pas leur fonction.
Pour ne prendre que deux exemples, on constate leur inefficacité. Tout le long du parcours du métro de la ligne 4 (Place Barcelone-La Manouba), quasiment tous les arrêts de bus sont éloignés des arrêts du métro de plusieurs dizaines de mètres. Donc aucune possibilité de choisir. Si on veut emprunter le métro, on est forcé d’attendre dans la station de métro. Idem si on choisit le bus. Or, une station de correspondance doit permettre au voyageur d’opter pour le moyen qui se présente en premier. Dans ce cas, il faut être un bon coureur.
L’autre exemple se situe à la station Bab-Alioua. Il y a, certes, une importante station pour bus (pour au moins 6 ou 7 lignes de bus) et une station de métro (lignes 1 et 6), mais le client n’a pas l’embarras du choix. Les deux stations, pourtant voisines, ne communiquent pas.
En un mot, le côté pratique à observer dans les stations de correspondance n’est pas pris en compte.
C’est le travail sur terrain des agents et des opérateurs de transport qui permettra d’identifier les failles et suggérer par la suite des solutions. Le ministère du Transport semble décidé à suivre l’application de ces mesures. Il a même établi un échéancier pour les étapes les plus importantes
C’est ainsi qu’à partir de lundi 10 février 2025 un strict contrôle des tickets sera mis en action pour améliorer les recettes. En outre, la date de juin 2025 a été retenue pour assurer une offre de 750 bus qui devront assurer 250 dessertes à raison d’une fréquence, nous promet-on, de … 20mn ! Espérons toujours.