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Ramadan: Les recettes diaboliques

Et voilà que ça commence! Le jeûne n’est pas en cause.
C’est le manque de discernement qui conduit à ce genre de situations qui finissent par aboutir à des catastrophes. A Kasserine, les brigades de contrôle sanitaire ont eu le mérite, un grand mérite, de mettre la main sur du «chocolat de Dubaï» et des bonbons fabriqués à l’étranger. Ces confiseries contiennent du colorant E102, dont l’usage est interdit en Tunisie.

La Presse —Les autorités sanitaires ont ainsi régulièrement attiré l’attention des distributeurs, commerçants et bien entendu les citoyens, pour s’abstenir de vendre et de consommer ces produits dangereux car cancérigènes.

Ce n’est là qu’une prise. Mais lorsqu’on a des milliers de kilomètres de frontières maritimes et terrestres, il est honnêtement difficile de tout filtrer.

Le rôle du citoyen devient essentiel.

Parce que tout simplement, il n’y a pas que du chocolat et des bonbons qui entrent en fraude. Il y a des jus, d’autres «douceurs», des fromages dont les dates de péremption sont largement dépassées, etc.

Et lorsque nous parlons de confiseries, cela nous fait penser aux enfants qui en raffolent, qui en achètent, en consomment et en ramènent à la maison.

Là c’est le rôle des parents qui entre en jeu. Il ne faudrait pas que l’argent de poche qu’ils donnent à leur progéniture se convertisse en un danger avéré pour leur santé.

Bien entendu, nous aurons l’occasion de constater que ce genre de découverte est loin de s’arrêter là. Ramadan, c’est le mois des envies qui se déclenchent aux moyens des yeux plus gros que le ventre, de l’odorat à la subtilité aiguisée, à la tentation qui subjugue et pousse à la faute. La faute d’oublier dans quelles conditions est confectionné ce «pain maison» qui sent bon, mais souvent plein de matières nuisibles pour la santé, parce que celui qui l’a pétri, au fond d’un garage a oublié de se laver les mains après s’être soulagé, ou après avoir sorti les poubelles.

Il va de soi que les recommandations qui émanent du ministère de la Santé, de manière  régulière, sont le fait de ses cellules de surveillance, qui lancent des alertes, chaque fois qu’une menace apparaît. Ce que le citoyen doit comprendre, c’est que ce n’est nullement le lieu, la ville, le poste frontière à partir duquel est partie l’alerte, suite à une saisie, mais c’est tout le territoire qui est concerné. C’est la raison pour laquelle, le citoyen est obligé d’être sur le qui-vive. Ne rien acheter en dehors des circuits réguliers et ne rien consommer avant de lire les étiquettes.

A l’occasion du mois saint, Docteur Hakim aura fort à faire. Mais cela ne suffit pas.

Déjà, les statistiques commencent à s’affoler au niveau de plusieurs maladies, dont le diabète par exemple, le cancer, la tension, les maladies cardiovasculaires, etc.

«Cela n’empêche pas les consommateurs à envahir les pâtisseries qui fonctionnent à plein régime.

Cela n’empêche pas les chaînes TV de nous présenter des recettes qui défient le bon sens dans un pays où les autorités sanitaires ont signalé l’expansion d’un certain nombre de maladies qui menacent la santé du citoyen. Ces recettes sont d’ailleurs complètement décalées de la réalité avec des composants qui coûtent les yeux de la tête. Hors de portée du citoyen moyen. A qui s’adresse-t-on, ajoute un médecin retraité de l’Institut de nutrition.

«Nombre de mes malades venaient nous prier de les aider à surmonter leur mal. Ils se sont engagés à appliquer et à respecter les consignes mais voient leur santé se détériorer lors du mois saint. Parce qu’ils sont mal entourés et qu’on tient à ce qu’ils ne se privent de rien. Ce n’est un secret pour personne, après Ramadan, les cabinets des médecins regorgent de patients. Pourquoi ? Parce que tout simplement nos concitoyens sont indisciplinés.

Même les industriels des pays censés être développés mélangent tout. Du lait bio a été rappelé,  des crêpes, des fromages, des eaux minérales. Que dire des produits cosmétiques ou alimentaires qui viennent d’on ne sait où et que nos consommateurs achètent en les commandant sur les réseaux sociaux?»

Voilà qui est dit.

Dans quelques jours, nous verrons fleurir des étalages un peu partout.  On y trouvera de la ricotta que l’on assure de Béja, des cornes de gazelle préparées dans le sud, des spécialités que l’on garantit de Zaghouan et bien d’autres choses. Le consommateur est prévenu. Aura-t-il la faiblesse d’acheter n’importe quoi ?

En fin de compte, les conséquences de ces recettes diaboliques, qui mélangent les genres et qui ont jusque-là eu raison de la résistance de plus d’un, sont énormes.

Difficile d’y mettre fin, sans la collaboration du consommateur. Ce qui signifie qu’il y a toute une éducation à faire.

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