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Le président de la Chambre de l’enseignement privé, Zouheir Mechergui, a annoncé, ce jeudi 20 février 2025, que le nombre d’établissements d’enseignement privés a doublé au cours des dix dernières années, atteignant entre 1 400 et 1 500 établissements répartis entre le primaire, le secondaire et la formation professionnelle.
Intervenant sur les ondes d’Express FM, il a souligné que le système éducatif tunisien souffre depuis 30 ans de nombreuses lacunes, notamment en matière de qualité et d’évolution des méthodes pédagogiques. Selon lui, cette stagnation a conduit les parents à se tourner davantage vers les écoles privées, perçues comme une alternative plus performante à l’enseignement public.
Mechergui a également mis en avant une problématique majeure : l’inadéquation des horaires scolaires du système public avec les contraintes professionnelles des parents, ainsi que l’absence de véritables réformes structurelles dans l’école publique.
Une nouvelle loi pour encadrer l’enseignement privé
L’explosion du nombre d’écoles privées s’explique, selon Mechergui, par la diversité des services qu’elles proposent et qui ne sont pas accessibles dans le secteur public. Parmi eux, on retrouve notamment l’accueil des élèves en dehors des heures de classe et l’organisation de cours de soutien.
Il a également affirmé que, dans certaines régions, l’école privée s’est imposée comme une véritable alternative au système public, comblant ainsi les déficits du secteur éducatif.
Concernant la réglementation du secteur, Mechergui a commenté la proposition de loi actuellement en discussion au Parlement, visant à organiser et structurer les établissements d’enseignement privés. Il a salué les grandes orientations du projet, tout en insistant sur la nécessité d’adopter une vision globale et cohérente pour le système éducatif.
Il a souligné que l’objectif principal de toute réforme devrait être l’intérêt de l’élève avant tout. Il a également plaidé pour un cadre législatif clair, garantissant un équilibre entre les droits des élèves, les exigences des établissements et le rôle des autorités de tutelle, dans un esprit de collaboration constructive.
Finalement et non moins important Mechergui a insisté sur la nécessité de concilier trois priorités essentielles : la qualité de l’enseignement pour les élèves, la pérennité des établissements privés et l’amélioration des conditions de travail des enseignants et du personnel, afin d’assurer un système éducatif performant et durable.