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La formation devrait être un vrai tremplin pour l’emploi et non pas une troisième voie de recours. Les demandeurs de formation ont de plus en plus besoin de l’information requise en temps opportun.
La Presse — Il y a plus de 35 ans que la Tunisie dispose d’un système national de formation professionnelle, perçu, jadis, comme une seconde chance pour ceux qui n’avaient pas réussi leurs études ou ceux ayant, précocement, quitté les bancs de l’école. Il s’est agi d’une alternative salvatrice censée baliser la voie aux déscolarisés pour les réintégrer dans des circuits d’apprentissage organisés.
Chercher un plombier, un casse-tête !
Toutefois, les spécialités qu’il enseigne, pourtant très anciennes, demeurent, jusque-là, fort sollicitées, alors que ses diplômés peinent souvent à trouver un emploi décent. A quoi est due cette situation ? Pourquoi a-t-on du mal à faire appel à un professionnel qualifié dans des métiers dont on a besoin dans notre quotidien ? Aujourd’hui, chercher un plombier, un électricien, un maçon, un technicien en chaud et froid et climatisation ou autres spécialistes diplômés de la formation est un véritable casse-tête. Et c’est là que le bât blesse !
Justement, la journée régionale d’information sur le secteur, tenue jeudi au centre sectoriel de formation en cuir, à Mégrine, du gouvernorat de Ben Arous, a eu à mettre sous les projecteurs le potentiel de formation dont dispose la région, les spécialités fournies et les procédures d’inscription y liées. Le pavillon aménagé, à l’occasion, a vu la participation des différents centres de formation relevant de Ben Arous, dans le but de présenter l’éventail de choix auprès des jeunes postulants. Car, l’offre détermine plus souvent la demande, en fonction des postes de formation disponibles et la capacité d’accueil des centres.
Certes, le rôle de l’Atfp, agence tunisienne de formation professionnelle, dans le développement du secteur et l’amélioration de sa qualité n’est plus à démontrer. D’autant plus que la gestion du secteur public lui a été entièrement confiée. Et les attributions qui lui sont déléguées en ont fait un acteur clé, doté de 136 centres, avec plus de 400 spécialités dans divers domaines d’activité. Sauf que cette agence est appelée à redoubler d’effort en matière de communication et d’orientation, tout en mettant en évidence les perspectives professionnelles du secteur et les filières fort demandées dans le marché du travail.
L’information en temps opportun
C’est que la formation devrait être un vrai tremplin pour l’emploi et non pas une troisième voie de recours. Les demandeurs de formation ont de plus en plus besoin de l’information requise en temps opportun.
Moments forts de ladite journée, les success-stories rapportées et les séances d’orientation et d’accompagnement destinées aux jeunes demandeurs, à même de les aider à mieux choisir leur cursus de formation pour réussir leur parcours professionnel, conformément aux besoins du marché de l’emploi.
De telles manifestations sont de nature à identifier les besoins de formation propres à chaque région et les opportunités professionnelles existantes. Cela servirait à mieux répartir les centres sur la base de la demande de formation. L’on pourrait également établir une nouvelle carte de formation, censée orienter l’Atfp vers un modèle de gouvernance et de financement beaucoup plus judicieux.