Entre démesure et improvisation, depuis l’investiture de Donald Trump comme 47e président des États-Unis, on n’en finit pas avec les effets d’annonce et le rétropédalage de l’actuel locataire de la Maison-Blanche. Après sa volte-face concernant les 25% de droits de douane imposés sur ses voisins canadiens et mexicains, l’administration américaine a dû battre en retraite à propos du projet irréaliste de transformer la bande de Gaza en « Riviera du Moyen-Orient », après le déplacement des Palestiniens en Égypte et en Jordanie. Surpris par le niet du président Sissi et la fin de non-recevoir du roi Abdallah II, ainsi que la rebuffade catégorique du prince héritier de Arabie saoudite Mohamed Ben Salmane, le président a dû battre en retraite.
«Bon, on donne à la Jordanie et à l’Egypte des milliards de dollars par an. Donc j’étais un peu surpris qu’ils disent ce qu’ils ont dit», a fait savoir, avant-hier, le président américain dans une émission de radio de Fox News où il est intervenu par téléphone, en faisant allusion aux vétos des deux pays d’accueillir les habitants de Gaza, comme le propose le magnat de l’immobilier.
D’ailleurs, on se souvient comment la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt a rapidement déconstruit les éléments fondamentaux du projet trumpien : abandon de l’idée d’un déploiement militaire américain, retrait du financement par les contribuables américains, et renoncement au déplacement des Gazaouis. Cette reculade précipitée n’a pourtant pas suffi à éteindre l’incendie diplomatique et faire taire la bronca de la communauté internationale.
Emboîtant le moonwalk* de Michael Jackson, Donald Trump a, également, déclaré, avant-hier, sur les ondes de la radio de Fox News, qu’il «recommandera» mais «n’imposera pas» son plan prévoyant que les USA prennent le contrôle du territoire assiégé et que la population gazaouie soit déplacée : un énième revirement à propos de ce projet qui a soulevé un tollé tous azimuts et rencontré une grande condamnation des pays arabes.
«Et je le dis, mon projet est la voie à prendre. Je pense que c’est un plan qui fonctionne vraiment, mais je ne l’imposerai pas. Je vais juste m’asseoir et le recommander», a-t-il renchéri.
Le président étasunien s’exprimait alors que plusieurs pays du Golfe, l’Egypte et la Jordanie tenaient avant-hier un mini-sommet «informel» à Riyad pour discuter d’un plan alternatif.
Assurément, entre ballons d’essai loufoques et freinages par rétropédalage, le chef de file du mouvement Maga (Make America Great Again) n’a pas encore livré sa dernière acrobatie diplomatique.
À vos seaux à pop-corn, le spectacle ne fait que commencer !
* Le moonwalk (de l’anglais «Moon», qui désigne la Lune, et «walk», la marche), appelé aussi «back-slide» (soit «rétro-glissade») est un mouvement de danse du style breakdance consistant en un pas glissé vers l’arrière, que l’on peut faire remonter à Cab Calloway en 1932, massivement popularisé dès le 16 mai 1983 par Michael Jackson à qui il est indissociablement lié dans la pensée populaire.
