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Elle l’est en raison de l’intérêt accru accordé par l’Etat aux logements sociaux. Les intentions, les approches, les plans d’action, la fixation des priorités et les différentes réformes envisagées convergent tous vers la relance de ce secteur au profit des citoyens à faible revenu. L’objectif étant de permettre aux personnes incapables d’acquérir un habitat d’accéder au logement social, avec des mesures adaptées à leur situation économique et sociale. Des retombées salutaires seront garanties sur le développement urbain.
Axer l’attention sur l’élargissement de la couverture des logements sociaux pour la prochaine décennie afin de doter un plus grand nombre de concitoyens à faibles revenus, sinon ceux non rémunérés, d’un toit décent, constitue une priorité gouvernementale, mobilisant toutes les parties concernées. L’objectif consiste, cette année, à démolir pas moins de 1.338 habitations précaires et la construction, en contrepartie, de 5.000 logements sociaux, soit un investissement de l’ordre de 450MD. Et c’est à partir de cette déclaration du Chef du gouvernement, en novembre dernier, que le tableau des mesures, des réformes et des défis lancés dans ce sens s’éclaircit pour engager une mission de taille.
En effet, lors d’une réunion des ministres, organisée en décembre 2024, à l’occasion du 8e comité technique spécialisé (CTS) de l’Union africaine sur la fonction publique, les collectivités locales, le développement urbain et la décentralisation, M. Kamel Maddouri, Chef du gouvernement, a dévoilé
les grandes lignes de la stratégie gouvernementale pour les logements sociaux ; une stratégie à but social, qui use d’une approche participative et réformiste. L’action allie, justement, des interventions effectives et autres réformistes. Durant le premier trimestre de l’année dernière, par exemple, quelque 7.244 habitations précaires ont été démolies et remplacées par de nouveaux logements. L’Etat a accordé, par ailleurs, 4.002 autres logements décents et des lots de terrain à des familles nécessiteuses. Notons que 3.246 logements et lotissements sociaux sont en cours de construction.
13.400 bénéficiaires depuis 2012
Le remplacement des habitations rudimentaires par des logements sociaux continue, conformément aux directives et aux engagements de l’Etat, écrits noir sur blanc, dans le Programme spécifique pour le logement social. Etabli en 2012, ce programme planifiait déjà la démolition de 10 mille habitations indécentes et leur remplacement par des toits
sûrs. Jusqu’à nos jours, et d’après les résultats de la première phase de l’étude portant sur «la révision de la stratégie nationale de l’habitation», qui ont été présentés récemment par la ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, quelque 7.353 concitoyens ont bénéficie de logements décents. De plus, le nombre de bénéficiaires de logements et de lots sociaux, lui, a nettement dépassé les dix mille pour atteindre 13.400.
L’urbanisme et ses nouvelles exigences
Cela dit, et parallèlement aux actions effectives, les efforts se conjuguent dans le but de réformer l’assise juridique, législative et institutionnelle du système. Aussi, la réforme touchera-t-elle, à la fois, au système de financement des logements sociaux, en mettant en avant la révision du système bancaire et du financement par des fonds, ainsi que du cadre juridique, soit le Code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme et ce, afin de mieux l’adapter aux besoins cernés en matière de développement urbain. Nul ne doute, en effet, que les exigences de l’urbanisme ont changé en fonction du climat, de l’environnement et de la démographie. Aussi est-il fondamental, désormais, d’ajuster les critères des logements sociaux en fonction desdites exigences. La ministre de tutelle a souligné ce détail durant la présentation des résultats de l’étude en focalisant sur les nouveaux défis de la stratégie nationale du logement, à savoir l’amélioration de l’accès au logement ; un logement dont la construction doit prendre en compte les enjeux énergétiques et environnementaux. Les nouveaux logements sociaux doivent aussi répondre aux besoins des familles et s’adapter aux changements démographiques, dont le vieillissement de la population, et par conséquent l’augmentation du taux des séniors, le retour de la famille élargie, comptant, outre les parents et les enfants, les grands-parents, ainsi que les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap.