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Le hasard peut, dans bien des cas, marquer toute une vie ! Il peut même être à l’origine de toute une descendance ! Il faut dire que les relations conjugales modernes suivent, elles aussi, le rythme de la technologie et de la virtualité. Et ô combien d’unions consenties, pour le meilleur et pour le pire, voient le jour suite à un simple clic. Les mariages et les engagements sociaux, déclenchés sur les réseaux sociaux bénéficient-ils de toutes les chances de réussite ? Autrement dit : ces relations, démarrées dans l’espace virtuel et que l’on veut durables et solides sont-elles, finalement, fiables ?
Pour avoir une vision plus claire sur ce phénomène qui ne cesse, d’ailleurs, de prendre de l’ampleur dans une société à cheval entre conservatisme et modernisme, M. Abdelsattar Sahbani, sociologue avance une lecture sociologique objective, fondée sur les données basiques disponibles. «Il s’agit, à mon sens, d’un phénomène tout récent dans notre société et sur lequel nous ne disposons d’aucune statistique. De ce fait, il nous est impossible de trancher sur la question de la fiabilité ou non de ces relations conjugales. Néanmoins, ce qui est certain, c’est que ces relations naissent, toutes, à partir d’un seul déclencheur, à savoir les réseaux sociaux».
L’éventualité de la réussite et de l’échec existe !
Le manque de recherches et d’études sociologiques sur les mariages issus des réseaux sociaux et sur leurs répercussions sur les familles respectives, les milieux sociaux et sur la cohésion sociale enfreint l’analyse du phénomène. Ce dernier, pourtant, s’avère une véritable référence pour les jeunes générations pour qui les réseaux sociaux constituent un espace pro-relationnel par excellence. «Une étudiante en sociologie a choisi d’effectuer une étude sur ce point. Elle a pris comme échantillon représentatif cinq couples, qui se sont rencontrés sur facebook. Les cinq couples semblent bien mener leurs vies et leurs unions. Finalement, rappelle le sociologue, indépendamment des premières circonstances qui déclenchent une relation, l’éventualité de la réussite et de l’échec existe. Jadis, les mariages étaient le fruit d’un contact préliminaire plus accru entre les familles des couples. Cependant, et en dépit de tout l’effort fourni par les familles pour s’informer sur le conjoint, il y a toujours eu des cas de divorce ! ».
La communication
L’étude, réalisée par l’étudiante en sociologie, a permis d’examiner les étapes franchies par lesdits couples pour construire leurs relations. D’après M. Sahbani, ces relations commencent par des mensonges ! «Ils se présentent, l’un à l’autre, à travers de faux profils. Puis, au fur et à mesure du contact, ils dévoilent leurs identités respectives. Et c’est à partir de cette deuxième étape, poursuit-il, que se produit celle de la rencontre proprement dite. L’entente vient en quatrième étape et prépare le terrain à l’engagement». Encore faut-il souligner que le point fort desdites relations demeure, indéniablement, celui du contact permanent, de la communication. «L’un des cinq couples enquêtés a révélé qu’outre les rencontres, et une fois loin des yeux, ils renouent immanquablement avec le contact virtuel et la communication, soit pas moins de sept appels ou de sept conversations par jour», ajoute le sociologue.
Ladite étude a, également, montré que la majorité écrasante des personnes qui s’engagent dans une relation construite via les réseaux sociaux ont, préalablement, survécu à des relations brisées… «Au final, toute relation oscille entre la réussite et l’échec. Pour les relations construites sur les réseaux sociaux, elles demeurent des relations sociales. Mieux encore : l’espace virtuel n’en est que le déclencheur. Tout ce qui s’ensuit est social», conclut M. Abdelsattar Sahbani.