
La réforme législative pour la promotion des logements sociaux commence, avec notamment la circulaire 27 de la présidence du gouvernement, en date du 7 novembre 2024. Cette circulaire est venue en aide à la Société de promotion des logements sociaux (Sprols), lui permettant de surmonter, enfin, ses difficultés financières qu’elle traîne d’ailleurs depuis bien des années et à commencer par la relance de deux projets bloqués depuis un certain temps.
Lors d’une interview donnée récemment à l’agence TAP, Omar Saidani, PDG de la Sprols, a mis au clair le plan d’action de ladite société pour l’étape à venir : un plan d’action misant sur l’achèvement des projets de construction en cours, l’acquisition de nouveaux terrains au dinar symbolique, la relance du système de location-vente des logements sociaux et le renforcement du système de financement par la suggestion de la reprise du financement des promoteurs immobiliers par le Foprolos.
Deux projets à El Mourouj 3 et 6
L’année s’annonce sous de bons auspices pour la Sprols qui a enfin réussi à débloquer deux projets de construction de logements sociaux, dont l’un se trouve à El Mourouj 3 et l’autre à El Mourouj 6. M. Saidani estime que les travaux prendront fin en juillet 2025.
Des impayés de 27MD
Il faut dire que cette société, qui représente un pilier crucial dans le domaine des logements sociaux, compte régler, une bonne fois pour toutes l’un des problèmes les plus épineux qui entrave sa stabilité financière depuis plus d’une décennie, à savoir les créances relatives aux frais de location. Après la révolution, bon nombre de locataires se sont abstenus de payer le loyer pour inciter la partie concernée à passer à la phase de vente. Aussi, les impayés cumulés frôlent-ils, actuellement, les 27MD, représentant ainsi pas moins de 10% des créances totales.
Plus de terrains, plus de logements !
Par ailleurs, la Sprols tout comme la Snit ont toutes les chances de bénéficier d’une mesure prometteuse, visant à élargir leurs champs d’action et, par conséquent, la couverture des logements sociaux. Il s’agit, en effet, des retombées tant escomptées, d’un décret fraîchement établi, lequel permettra aux deux sociétés d’acquérir des terrains domaniaux au dinar symbolique pour y construire, évidemment, davantage de logements sociaux. Encore faut-il savoir que le coût de l’acquisition du terrain représentera 15% du coût global du logement.
Reprise du système de location-vente
Et dans l’optique d’offrir aux bénéficiaires plus de stabilité, la Sprols relancera le système de location-vente, garantissant aux ayants droit un passage fluide et rassurant du statut de locataire à celui, de propriétaire au bout de quelques années de location. Cette mesure concerne aussi les affiliés aux caisses de sécurité sociales notamment la Cnss et la Cnrps. M. Saidani a rappelé, dans son interview que depuis sa création en 1977, la Sprols a bâti 25 mille logements sociaux dont dix mille au profit des caisses de sécurité sociale. Les 15 mille autres étaient pour son propre compte. Néanmoins, et afin d’éviter de tomber dans le même piège, la Sprols conditionne la relance de ce système par des mesures à même de préserver sa stabilité financière.
le Foprolos et les logements sociaux
Et en évoquant la stabilité financière, le responsable n’a pas manqué d’attirer l’attention sur l’importance de renouer avec le Fonds pour la promotion de l’habitat (Foprolos) pour financer les promoteurs immobiliers à des taux préférentiels, comme c’était le cas avant la promulgation, en 2016, d’un décret annulant celui numéro 9-65 de 1977, lequel régissait l’intervention du fonds dans la construction des logements sociaux. La reprise du Foprolos aurait, certainement, selon le responsable, un impact majeur sur les interventions de la Sprols et sur la promotion des logements sociaux. Sachant que ledit fonds, outre le financement des promoteurs immobiliers, accordaient des crédits à des taux d’intérêt préférentiels au profit des salariés à revenu limité. D’ailleurs, la reprise du système de financement par le Foprolos est susceptible de résoudre le problème de la commercialisation de près de 100 logements sociaux construits à Borj Louzir et dont 37 logements sont inscrits dans le cadre dudit système.