
L’analyste financier et économique, Bassem Enneifer, a annoncé que le taux d’endettement public extérieur auprès des marchés financiers a chuté de 25 % en 2019 à seulement 6 % actuellement, marquant une évolution significative dans la gestion de la dette tunisienne.
Dans une interview accordée l’Agence TAP, Enneifer a qualifié cette baisse de “pas positif”, soulignant toutefois que si l’endettement extérieur a été remplacé par un endettement intérieur, les risques restent moindres, puisque les emprunts ont été contractés en dinar tunisien.
Il a expliqué que cette réduction de la dette extérieure contribue à atténuer la pression sur les réserves en devises du pays. “Les années 2023 et 2024 figurent parmi les meilleures en matière d’apports en devises, grâce aux transferts des Tunisiens résidant à l’étranger, aux revenus des exportations d’huile d’olive et aux recettes touristiques”, a-t-il précisé.
Selon Enneifer, cette évolution a permis d’atteindre un déficit commercial de 2 %, comme mentionné dans le dernier rapport de l’agence de notation Moody’s, alors qu’il oscillait autour de 8 % par an entre 2011 et 2022.
Cependant, il a nuancé cette avancée en affirmant que l’économie nationale et les institutions publiques n’en ont pas encore ressenti les effets, car cette amélioration coïncide avec des années de remboursements massifs de la dette extérieure, sans recours à un nouvel endettement extérieur.
Enneifer a estimé qu’après l’achèvement du remboursement des échéances restantes, notamment le règlement de 700 millions d’euros prévu en juillet 2026, l’État disposera de davantage de marges pour relancer l’investissement. Il a également noté que les autorités ont maîtrisé leurs dépenses ces dernières années, tout en s’efforçant de restructurer l’économie nationale.
Il a conclu en appelant à une mobilisation accrue pour soutenir les entreprises et le secteur privé à travers une réforme du cadre législatif et une amélioration du climat des affaires. “Il est temps de s’intéresser à la production et aux moyens de production afin de générer une véritable richesse en Tunisie”, a-t-il affirmé.