
Entre inflation, coût du foncier et déséquilibre entre l’offre et la demande, le marché immobilier connaît une pression croissante. Selon Anis Gharbi, cette tendance est loin de ralentir.
Dans une déclaration accordée à La Presse, Anis Gharbi, directeur du site immobilier «Mubawab», a souligné la tendance haussière des prix de l’immobilier. Cette accélération, selon lui, n’est pas nouvelle ; elle est observée depuis 2020, avec une évolution annuelle des prix avoisinant 7 % pour le mètre carré et de 7 à 10 % pour la location.
Le juste équilibre entre l’offre et la demande !
«Je pense que cette tendance ne va pas s’arrêter là. Elle va continuer à augmenter et à prendre de plus en plus d’importance, surtout avec la nouvelle législation appliquée aux grandes superficies, qui aura un impact ressenti à partir de l’année prochaine, puisqu’elle entrera en vigueur en 2025», a-t-il fait savoir.
Gharbi a, par ailleurs, souligné l’inadéquation entre une demande qui peine à fléchir, que ce soit pour la location ou pour l’acquisition, et une offre insuffisante.
«Le problème, ici, c’est qu’on doit trouver le bon équilibre entre l’offre et la demande. Les promoteurs doivent adapter leurs projets à la demande existante. Si on y parvient, peut-être que les prix connaîtront une certaine stagnation. Mais pour le moment, ils vont continuer à augmenter», a-t-il affirmé.
Prix du foncier en hausse
Selon lui, cette augmentation est principalement due au coût élevé du financement des projets immobiliers, mais aussi à la hausse du prix du foncier. « Il faut avoir une vue d’ensemble. Le problème de la hausse des prix commence dès l’acquisition du foncier. Ensuite, il y a l’impact financier : la hausse du coût des prêts, avec un TMM aux alentours de 8 %, influencera forcément le prix final de vente. Sans oublier l’effet de l’inflation, c’est-à-dire l’augmentation du prix des matériaux, de la main-d’œuvre… », a-t-il expliqué. Il a, en outre, ajouté que la hausse des prix dans certains quartiers était tirée par la croissance de la demande. « La solution, en revanche, consiste à développer de nouvelles villes avec des infrastructures solides. Peut-être qu’avec ces nouvelles villes, nous observerons une nouvelle tendance, et les prix stagneront pour une période », a-t-il conclu.