
La protection des droits des animaux demeure, jusqu’à nos jours, une initiative individuelle ou associative, dont l’impact se limite aux seules actions menées dans ce sens, des actions qui ne traduisent aucunement une position communautaire ferme par rapport à la question.
Il faut dire qu’à défaut d’une législation à même d’imposer, noir sur blanc, les droits des animaux à la sécurité et à la protection contre toute sorte de violences et d’abus exercés à leur encontre, le plaidoyer proanimal ne trouve pas d’écho !
C’est que la violence à l’égard des animaux n’a quasiment jamais été pénalisée, donnant ainsi libre cours aux malveillants de trouver dans ces pauvres créatures sans défense des boucs-émissaires parfaitement adaptés à leurs pulsions criminelles. Une maltraitance voulue, préméditée voire documentée et véhiculée sur les réseaux sociaux est infligée, quotidiennement, aux animaux, dans les milieux urbain et rural, sans pour autant inciter les autorités à mettre fin à ces pratiques inhumaines.
«Nous observons chaque jour les résultats de la maltraitance des animaux ! Ces créatures sans défense font l’objet de violences impensables. Personnellement, en tant que présidente d’une association de protection des animaux et défenseurs des droits des animaux, je vis mal cette situation. Pour moi, elle représente une réelle torture psychologique», indique Mme Jamila Ammar, présidente de l’Association RPA Sousse.
A défaut de pénalisation…
En effet, dans la rue, dans les maisons et même dans les domaines agricoles, les animaux souffrent le martyre : des enfants, qui n’ont pas été sensibilisés à la cause animale, considèrent ces créatures comme étant des objets insensibles, des jouets, ou encore des «proies» qu’il est permis d’agresser sans que personne ne s’en soucie.
Certains adultes n’hésitent pas à empoisonner des chats, des chiens et autres animaux, mus qu’ils sont par des pulsions criminelles incompréhensibles et intolérables. Pis encore : une vidéo avait circulé, il y a quelques semaines, montrant un individu en train de capturer des chats errants, les mettre dans des cages pour les vendre aux réfugiés subsahariens en guise de nourriture ! Quant aux chiens errants, ils continuent à être persécutés et tués à la chevrotine et ce, indépendamment de leur dangerosité. «Ils viennent de tuer des chiens vaccinés, qui ne représentent aucun danger pour les citoyens», indique Mme Ammar, furieuse.
D’un autre côté, dans le milieu rural, les animaux sont souvent utilisés comme moyen pour se venger d’un ennemi. Certains agriculteurs n’hésitent pas à couper les pattes de l’animal d’un ennemi pour s’être introduit dans sa propriété. Quant aux sévices corporels dont souffrent les animaux à tout bout de champ, ils constituent la règle pour bon nombre d’agriculteurs et d’éleveurs…
Toutes ces pratiques inhumaines, que l’on observe au quotidien, sont dues à l’absence d’une culture proanimale, qu’il convient d’instaurer. Certes, cette culture est adoptée par certaines personnes. Sauf que les pro-animaux ne représentent qu’une minorité dont les actions se limitent au sauvetage des animaux sinistrés et ceux abandonnés.
Pour mettre fin à ces pratiques et protéger les animaux des abus, l’instauration d’une loi susceptible de pénaliser les agresseurs s’impose. Avouons que, seule la législation est en mesure de stopper ces agissements ! D’ailleurs, une lueur d’espoir se dessine suite à l’élaboration d’un projet législatif proanimal par un député. Nous avons voulu avoir de plus amples informations sur cette proposition. Le député avait accepté, au début, de coopérer, mais sans suite.
Outre l’impératif d’une législation proanimale, le programme scolaire doit inclure le thème de la protection des droits des animaux pour sensibiliser les jeunes générations et asseoir cette culture sur des bases bien solides.