
Le profil de l’ambassadeur n’est plus ce qu’il était et pour cause !Le monde a subi d’incroyables mutations sur tous les plans. L’humanité elle-même a changé de profil ,façonnée qu’elle est par le numérique qui a manipulé ses valeurs, ses attentes et ses besoins.
Et les ambassadeurs dans tout ça ? Lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger le 25 mars, le Chef de l’État a réaffirmé le rôle essentiel des ambassadeurs tunisiens dans la défense des intérêts du pays, soulignant l’importance d’une évaluation continue de leurs performances.
Il a insisté sur le fait que la «bataille de libération» menée à l’échelle nationale doit s’accompagner d’une dynamique similaire sur le plan diplomatique. Une décision présidentielle ô combien nécessaire et qui vise à sortir l’action diplomatique de sa léthargie. Force est de croire que nos ambassadeurs n’ont pas suivi cette mutation que le monde a subie.
D’autant plus que leurs nominations pendant la décennie noire (et c’est un secret de Polichinelle) dépendait de leurs accointances plutôt que de leurs compétences. Kaïs Saïed a également précisé que «la création de nouvelles ambassades et la nomination d’ambassadeurs ne sont pas une fin en soi, mais que l’essentiel réside dans l’impact concret de leur action entre la remise de leurs lettres de créance et la fin de leur mission».
Or, la mission de l’ambassadeur n’est pas seulement de veiller au renouvellement des passeports des Tunisiens à l’étranger. Il s’agit aussi de mettre en valeur notre production culturelle et audiovisuelle, de valoriser le tourisme, de préparer un terrain favorable pour que les Tunisiens puissent exporter le «Made in Tunisia» partout dans le monde.
Un producteur français, allemand ou turc a derrière lui toute une machine dont son ambassade qui lui prépare le terrain dans tel ou tel pays, et tout se fait dans les bureaux de ces ambassades qui lancent et encouragent leurs produits nationaux. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Dans nos rédactions, nous sommes parfois submergés par les communiqués des ambassades étrangères qui participent à l’animation culturelle, à des actions sociales ou économiques.
En est-il de même pour les ambassades tunisiennes à l’étranger ? Nos ambassades sont restées hélas des administrations tandis que les mutations actuelles exigent qu’elle soient des «boîtes de communication». C’est le point faible sur lequel le Président Saïed a mis le doigt lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères en soulignant qu’il s’agit de «diversifier des partenariats au service des intérêts du pays», le tout dans l’indépendance de la décision nationale.