Accueil A la une Délices traditionnelles et arnaques : Ce «hlow» qui fâche !

Délices traditionnelles et arnaques : Ce «hlow» qui fâche !

Certains Tunisiens auraient certainement du mal à oublier les arnaques dont ils ont été victimes durant la période des préparatifs de l’Aïd ! Il faut dire que l’offre en matière de pâtisseries tunisiennes «hlow» n’a jamais été aussi prépondérante et non anarchique, mettant le consommateur dans l’embarras du choix.

Des pâtisseries fraîchement créées ont adhéré au métier, proposant une panoplie de délices traditionnelles raffinées et revisitées, à des prix gonflés. Des ateliers clandestins, montés au sein des maisons par des artisanes-pâtissières en herbe, viennent concurrencer les enseignes certifiées. Mais ce n’est pas tout : des intrus  poussent comme des champignons ! Ils véhiculent leur marchandise via des pages facebook, en prenant soin d’afficher des photos dérobées de «hlow» authentique et appétissant, qu’ils vendent à des prix fortement concurrentiels. 

Face à tant de propositions, bon nombre de consommateurs croient utile de tirer la balance vers les produits bon marché. Et loin de faire de bonnes affaires en cette période de grandes dépenses, ils se font arnaquer par des fraudeurs opportunistes, en quête d’argent facile…

Rapport qualité-prix dites-vous ?

Nul ne doute du déficit du contrôle économique dans un domaine d’activité en plein essor. Les agents spécialisés sont dans l’incapacité d’assurer le contrôle de toutes les enseignes et de tous les points de vente du «hlow», ce qui est parfaitement compréhensible. Les actions du contrôle sont, de surcroît, inexistantes pour le commerce en ligne, lequel peut être, d’ailleurs, considéré comme un commerce parallèle de grande envergure…

D’un autre côté, la cherté de la matière première semble être l’alibi des commerçants, sous prétexte duquel ils procèdent à l’augmentation des prix sans hésitation ni regret aucun. Aussi pour faire l’acquisition du «hlow», les Tunisiens cernent-ils mal le rapport qualité-prix. «Il faut se rappeler une règle bien définie : le prix d’un produit fini commercialisé est, systématiquement, le double de son coût.

Autrement dit, les pâtissiers qui proposent des délices traditionnelles à une telle somme ont, tout bonnement, dépensé seulement 50% du prix fixé pour préparer le produit fini», explique M. Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne pour informer le consommateur (Otic).

La ruse des fraudeurs

Outre l’avidité et l’insouciance quant au pouvoir d’achat des Tunisiens, certains recourent aux différentes formules d’arnaques et ce, afin de dépenser moins et de gagner plus. Ainsi, des cacahouètes sont utilisées pour les pâtisseries censées être en amandes, des petits pois séchés et moulus sont ajoutés aux préparations de pistache, sans oublier l’utilisation excessive de sirop de sucre pour augmenter le poids du hlow; autant d’astuces malsaines qui dénotent des ruses des fraudeurs pour voir leurs commerces prospérer, au détriment du droit du consommateur. «Certains Tunisiens excellent dans tout ce qui a trait à la fraude.

Pourtant, dans ce commerce tout comme dans d’autres encore, le contrat de confiance entre le commerçant et le client devrait être la devise», ajoute M. Riahi. Il ne manque pas d’attirer l’attention aussi sur l’absence de certification et de l’indication de la composition de tels produits, ce qui rend difficile la vérification de sa conformité — ou non — aux normes. Ces dernières sont certes, établies suivant la nature des ingrédients utilisés.  Pour les délices à base d’amande, par exemple, il est clair qu’elles doivent être préparées essentiellement à base de ce fruit sec en particulier. Or, ce n’est pas toujours évident !

Exigez la facture !

«L’Instance nationale du contrôle sanitaire des produits alimentaires procède, à la demande, au contrôle des pâtisseries via les laboratoires homologués », indique-t-il. Certes, mais pour protéger son droit à la transparence commerciale et prévenir toute arnaque, le consommateur est appelé à faire preuve de vigilance. «Si monsieur tout-le-monde dispose de la possibilité de produire et de vendre ses produits en ligne, autant exiger une facture, laquelle sera l’unique garant de son droit à la transparence commerciale.

D’ailleurs, poursuit le président de l’Otic, cela va du devoir du livreur de fournir, infailliblement, une facture au client et de s’abstenir de livrer un colis qui ne mentionne pas, noir sur blanc, le nom de l’enseigne, l’adresse et le numéro de téléphone du commerçant». M. Riahi rappelle que le «hlow» préparé chez soi, par les ménagères, s’avère être sûr : la qualité des ingrédients est infaillible et le prix, nettement moins salé !

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