
Une importante découverte archéologique a été annoncée ce dimanche 20 avril 2025 à Mahdia, où un site situé à Henchir Chammar, dans la région de Oued Béja (délégation de Sidi Alouane), pourrait révéler l’existence d’une seconde ville punique en Tunisie, après la célèbre cité de Kerkouane dans le gouvernorat de Nabeul.
C’est Mohamed Houas, conservateur-conseiller auprès de l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC), qui a confirmé l’existence de signes archéologiques clairs indiquant la présence d’un important centre urbain punique. Ces déclarations ont été faites à l’occasion d’une visite de terrain, en présence d’une représentante de l’Institut national du patrimoine (INP).
Le site, jusque-là non exploité, présente de nombreux éléments révélateurs : une nécropole punique pouvant s’étendre sur près de 4 hectares, un réservoir d’eau, plusieurs puits, ainsi que des vestiges suggérant l’existence d’un système hydraulique intégré, typique de l’ingénierie punique. Des structures d’habitation ont également été repérées sur une colline adjacente.
Selon Houas, cette découverte pourrait être unique en son genre, le site reliant les zones de Oued Béja, Majeria et Rezda. Il a rappelé que les Phéniciens donnaient historiquement la priorité à l’eau dans l’organisation de leurs villes, ce qui renforce la cohérence de cette hypothèse.
Des indications sur la présence d’anciennes exploitations agricoles ont aussi été relevées, renforcées par l’ampleur de la nécropole, signe d’une occupation humaine durable.
Le site a été identifié grâce à des images satellitaires. L’INP prévoit une vérification du statut foncier, le terrain étant probablement une propriété de l’État. Les premières opérations de fouilles devraient commencer par la zone funéraire, avec la constitution d’une équipe spécialisée et la mise en sécurité du périmètre, en vue de son inscription officielle dans le registre du patrimoine national.
Mohamed Houas a souligné la valeur patrimoniale et historique du site, insistant sur la nécessité de le préserver et de le valoriser, notamment à travers son intégration dans une stratégie de développement culturel, touristique et économique pour la région, qui accueille déjà des événements et festivals réguliers.