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Développement économique et social : Un apport décisif des banques

Editorial La Presse

Les banques publiques sont, de plus en plus, sous les projecteurs. Elles se transforment même en sources d’interrogations, pour ne pas dire d’incertitudes. Cette focalisation devient plus intense lorsque, au moment même où ces institutions financières affichent, comme c’est le cas pour l’année 2024, des bilans largement excédentaires, de multiples et importants programmes de développement, notamment social, sont en quête de financement urgent. Une absurdité qui laisse perplexes les observateurs.

 Certains parlent de non-sens, d’autres de réticence alors qu’une bonne partie pense à des réserves prudentielles excessives.

 Des justifications que les analystes qualifient d’infondées, surtout lorsqu’on tient compte de certains engagements bancaires massifs qui dépassent même les limites réglementaires. Une situation, donc, paradoxale qui anime les débats et force les interprétations.

Toutefois, ces reproches aux banques tunisiennes ne dénient aucunement l’importance de leur apport dans l’effort national de développement ces dernières années, mais l’on estime que leur engagement est plutôt conjoncturel et ne repose plutôt pas sur une stratégie de financement du développement bien planifiée.

Quelles qu’en soient les raisons, on pense que cette attitude va à l’encontre du fondement de l’approche prônée par le Président de la République et qui fait de la « régulation des profits excessifs et surtout de la primauté de l’intérêt général sur celui financier » une ligne de conduite incontournable.

On se rappelle d’ailleurs qu’en recevant, le 9 mars 2025, la ministre des Finances, le Chef de l’Etat a réaffirmé la nécessité de garantir « une meilleure association des banques publiques aux efforts de l’Etat dans sa politique nationale ». Il est question d’un engagement dans « la bataille de libération nationale ».

Une exigence que soutient la Cheffe du gouvernement qui  a exhorté les banques publiques, lors d’un Conseil ministériel, tenu vendredi dernier, à « une implication collective et cohérente dans une vision de développement intégrée ». Une implication qui devrait tenir compte, en premier lieu, de « l’investissement dans les secteurs prioritaires du pays ».

Cela est d’autant plus important que face à la complexité de l’accès au marché financier international, l’Etat a mis en œuvre sa propre stratégie de création de richesses pour renforcer les recettes, réduire son déficit et renouer ainsi avec la croissance. De ce fait, l’association des banques serait, de toute évidence, stratégique, du moins nécessaire.

Il ne faut pas oublier aussi que cette association bancaire, en plus du fait qu’elle reflète un sentiment de responsabilité nationale, est considérée comme un investissement bien rentable. Surtout que les crédits bancaires à l’Etat, sous forme de bons du Trésor, sont comptabilisés, généralement, à des taux avantageux.

Toutefois, quelle que soit son importance, le recours aux banques publiques, comme le recommandent les analystes, ne devrait pas être excessif pour éviter tout risque d’assèchement des ressources. Un scénario alarmant, car les conséquences seraient très lourdes pour l’économie nationale.

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