Accueil Economie Startup : L’argent ne fait pas tout, l’équipe d’abord !

Startup : L’argent ne fait pas tout, l’équipe d’abord !

À l’heure où l’accès au financement reste l’un des plus grands défis pour les startup, le campus de Paris Dauphine Tunis a réuni investisseurs et experts autour d’un débat éclairant sur les nouvelles dynamiques de l’investissement. Scalabilité, évaluation des projets, rôle des « Business Angels », impact investing : les intervenants ont partagé leurs expériences et conseils pour aider les jeunes pousses à naviguer dans un écosystème en pleine mutation.

Fidèle à son habitude d’organiser des séminaires au profit de ses étudiants et favoriser le débat, le campus de Tunis de l’université Paris Dauphine a organisé récemment une rencontre sur le thème « nouveaux enjeux et horizons de financement des startup ».

En présence de Hela Fourati Triki, Founder and CEO, Bloomscale, Noomene El Fehri, Managing Partner « Medin Fund Management Company », et de Amine Abdelkhalek, investment director chez « Dido capital partners », les débats ont permis d’aborder les principaux défis des startup, particulièrement le volet financement, le nerf de la guerre pour toute startup émergente.

Noômane Fehri, business angel et véritable référence en la matière, a d’abord tenu à expliquer ce qui différencie une entreprise quelconque d’une startup. Pour lui, sans trop se perdre dans la technique, c’est d’abord et avant tout une entreprise « innovante et scalable ». En des termes plus faciles, la startup, c’est celle qui est capable de croître de manière rapide, sans multiplier ses coûts de fonctionnement et de gestion. 

Miser sur les talents avant les idées

Le caractère innovant et parfois disruptif de la startup rend également le financement particulier, dans le sens où le financement par les moyens traditionnels n’est pas toujours adapté. « L’évaluation est un art : on commence par investir dans une équipe, puis les niveaux de financement s’ajustent en fonction du degré de maturité du projet», explique Noômane Fehri. De son côté, Amine Abdelkhalek note qu’un investisseur, un business angel, sont d’abord des risqueurs.

Dans leur implication dans le projet, ils apportent de l’argent, certes, mais pas que, ils viennent surtout avec une expertise à partager pour rendre un projet viable sur le long terme. Tout comme Noâmane Fehri, il affirme que pour les investisseurs, ce qui importe le plus ce sont le (ou les) fondateur(s) ainsi que son équipe. En effet, en cours de route, le projet peut évoluer, voire se transformer, mais les hommes et les femmes restent les fondamentaux sur lesquels misent les apporteurs de capitaux.  L’homme d’affaires  a résumé en trois termes les facteurs de succès d’une startup : l’idée, le timing et puis le financement. Le timing est, en effet, important car l’idée doit être dans l’air du temps, pour être comprise et facile à s’approprier.

Investir, oui… mais avec du sens

Adepte de l’investissement responsable, Héla Fourati Triki défend une vision engagée et exigeante du financement. Elle explique que les fonds d’investissements, longtemps généralistes, se spécialisent de plus en plus autour de thématiques ciblées. « Il faut accepter de se faire challenger sur les projets et savoir démontrer l’impact réel que l’on génère», explique-t-elle, évoquant l’impact investing comme des investissements relatifs à des startup qui offrent une réponse à des besoins concrets. 

Pour elle, la scalabilité ne signifie pas croître à tout prix, mais croître sainement, dans le respect des équilibres humains et économiques. Un principe qui passe aussi par l’investissement dans la culture d’entreprise, socle indispensable à toute croissance durable. Les investissements dans les startup sont un risque, c’est vrai, mais ça peut aussi rapporter gros, reconnaît volontiers Noômane Fehri qui confie que certaines startup lui ont rapporté 30 fois la mise initiale. 

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