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Mes Humeurs : La littérature au kilo

Hier, vendredi 25 avril, la 39e édition de la Foire internationale du livre a ouvert ses portes ; pour une fois, l’Humeur se met au diapason de l’actualité, le sujet, étant l’un des dadas de l’auteur et de tous ceux qui s’intéressent à la lecture, lesquels, hélas, diminuent d’année en année. Je précise, lecture sur du papier et non pas sur tablette et dans les régions infinies des modes numériques, ceux-ci inondent les esprits avec de la bonne littérature et surtout de la moins bonne. 

Côté présentation, le menu est copieux (comme d’habitude) 110.000 titres annoncés, 29 pays participants, pour la fréquentation de la Foire, on attendra la clôture (le 4 mai). 

Je commence par rendre hommage au grand écrivain péruvien Vargas Llosa qui incarnait la figure de l’écrivain total, Prix Nobel de littérature (2010), disparu le 13 avril, en citant juste un court exemple de son célèbre roman « La tante Julia et le scribouillard » (1977) Gallimard, porté au cinéma en 1990 : « Gennaro fils achetait les feuilletons radio au poids et par télégrammes, c’est lui-même qui me l’avait raconté, un après-midi où je lui demandais, à sa plus grande stupéfaction, si on lisait, lui ou ses frères ou son père les livres avant de les diffuser ? Serais-tu capable toi de lire 70 kilos de papier ? Rétorqua-t-il, calcule le temps qu’il faudrait : un mois, deux… ». Apparemment la littérature au kilo n’est pas la bonne, mais celle qui marchait, qui marchera toujours le mieux, affirmait dans ce passage Vargas Llosa. Et au passage, je me pose la question combien pèseraient les 110.000 titres de l’édition actuelle de la Foire internationale du livre et surtout combien d’entre ces titres font partie de la bonne littérature. Vaste programme !

Le même esprit régnait à une époque où le monde littéraire parlait de sous-culture de masse, sujet bien analysé par le linguiste Roland Barthes, cette sous-culture domine l’édition, c’est tout à fait naturel, elle a toujours dominé la bonne littérature (non pas celle, complaisante, médiatique des prix littéraires) mais celle qui est éclairée, au (« goût intime, authentique »), disait l’écrivain Julien Gracq dans «La littérature à l’estomac» éd. Corti. A ce propos, je ne saurai assez vous conseiller la lecture de son roman « Le Rivage des Syrtes », Prix Goncourt (1951) refusé par l’auteur.

Une bonne nouvelle, 107 exposants tunisiens présents à la Foire, je vais découvrir l’état des stands (espaces, décors, commodités, etc), espérant rencontrer de bonnes surprises, autre surprise, le choix et l’attention particulière accordées à Gaza, avec en prime un colloque sur les enjeux actuels de la littérature palestinienne. 

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