
LES Tunisiens et les Tunisiennes ne se lasseront jamais de se poser la question suivante sans prétendre trouver la réponse qu’ils attendent auprès de n’importe quelle autorité: à quand l’éradication définitive du fléau de la drogue ? Et certains ajoutent : y a-t-il une stratégie à mettre en œuvre en vue de commencer par contenir ce désastre, au moins dans une première étape, dans les milieux des jeunes, principalement les lycéens et aussi les étudiants. Comme si la lutte contre les stupéfiants et les dealers professionnels et aussi amateurs obéissait à une échelle de priorités.
Certes, le phénomène a pris des proportions très alarmantes et les consommateurs ainsi que ceux qui les approvisionnent sont en progression le moins qu’on puisse dire inquiétante et poussent malheureusement les analystes et aussi les responsables officiels ou ceux appartenant à la société civile à répandre des concepts susceptibles de semer le doute, en particulier, dans les familles dont les enfants subissent la loi des dealers. Ces mêmes familles s’interrogent pourquoi les campagnes de lutte contre les stupéfiants ciblent en priorité les lycées et les écoles primaires et ajournent leurs intervention dans les salons de thé, les night-clubs et aussi les centres de formation professionnelle qui essaiment dans la totalité des gouvernorats de la République.
Le démarrage de l’initiative nationale «Dites non à la drogue», patronnée par le ministère de la Famille, est une action digne d’être saluée à sa juste valeur, même si elle intervient tardivement, faut-il avoir l’audace de le reconnaître. Sans prétendre minimiser, en aucune manière, les efforts fournis par les responsables du ministère ou douter de la volonté des associations et des organisations de la société civile qui se sont jointes à la campagne.
Quant aux études et aux recherches à caractère social dont on publie les recommandations à intervalles réguliers, elles sont à prendre au sérieux et doivent être prises en considération lors de la conception de la stratégie propre à éradiquer définitivement le cancer des stupéfiants.
Il reste aussi aux autorités de penser à raffermir la coopération avec les pays voisins auxquels sont destinées des quantités importantes de stupéfiants saisies par les services douaniers à l’aéroport Tunis-Carthage ou dans les villes frontalières.