
Ameni Ben Sik Ali, représentante de l’Observatoire tunisien de l’économie, a souligné ce mardi 29 avril 2025 l’urgence de créer une Agence africaine de notation de crédit, un projet qui vise à renforcer la souveraineté financière du continent et à réformer l’architecture financière en Afrique. Cette initiative répond à la nécessité de disposer de notations adaptées aux spécificités régionales et de prendre en compte les conditions socio-économiques uniques de l’Afrique.
Lors de son intervention sur Express Fm, Ben Sik Ali a vivement critiqué les agences de notation internationales pour leurs évaluations instables et décisions souvent déconnectées des réalités africaines. Elle a rappelé que ces agences ont régulièrement abaissé les notations souveraines des pays en développement, entravant ainsi leur accès au financement nécessaire à la réalisation des Objectifs de développement durable et à la garantie des droits économiques et sociaux.
La représentante de l’Observatoire a précisé que 95 % des pays ayant reçu des notations négatives sont des pays en développement, soulignant l’impact disproportionné de ces décisions sur les économies africaines.
Elle a également évoqué la récente critique du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) à l’encontre de Moody’s, qui avait révisé la note du Kenya de manière irrégulière et précipitée. Après avoir abaissé la note de ce pays en juillet 2024, l’agence a procédé à une révision haussée en janvier 2025, sans passer par la phase “stable”, illustrant selon elle les contradictions et incohérences des agences internationales.
Amani Ben Sik Ali a en outre réitéré la nécessité de repensée le rôle des agences de notation souveraine, dans un contexte de mutation du système financier mondial, et a insisté sur l’importance de la création d’une agence africaine de notation, qui tienne compte des réalités spécifiques des pays du continent.
Elle a annoncé que l’activation de cette agence est prévue pour le mois de juin 2025, précisant que son crédit et sa crédibilité seront fondés sur des critères définis collectivement par les 55 États africains.