Accueil A la une Fête du Travail du 1er mai – La stabilité de l’emploi avant tout !

Fête du Travail du 1er mai – La stabilité de l’emploi avant tout !

Aujourd’hui, on célèbre, à l’instar du monde entier, la fête du Travail, commémorant ainsi le baptême de l’emploi, pour en faire un droit acquis et un attribut social de dignité et d’autonomie.

La Presse — On doit cette commémoration à la fameuse révolte de Chicago, aux Etats-Unis, survenue en 1886, où les ouvriers, toutes catégories confondues, allaient faire entendre leur voix. A l’époque, demander ses droits professionnels les plus élémentaires, c’était la croix et la bannière ! Et depuis, nul n’est censé être confiné dans son silence. C’est que le nouvel ordre mondial a changé la donne, produisant ainsi un effet papillon planétaire.

121 ans déjà.

Sous nos cieux, il y a 121 ans que l’on fête ce 1er mai, un jour férié décrété en l’honneur des plus démunis, dont les conditions de travail sont précaires et indignes. En 1904, des travailleurs tunisiens, maltais, italiens et même français, réunis, descendirent dans la rue et marchèrent sur Tunis, revendiquant, pour la première fois, leur droit syndical. Leurs revendications étaient d’ordre professionnel et matériel, mais aussi sécuritaire (accès à la santé, organisation des heures de travail…).

Et voilà que ces slogans si séculaires continuent, jusqu’à nos jours, à retentir aux quatre coins du globe. En Tunisie post-révolution, les syndicats, certes, sont devenus les caisses de résonance des fonctionnaires et professionnels dans tous les secteurs d’activités. Ouvriers des chantiers, femmes rurales agricoles, handicapés et bien d’autres salariés mal rémunérés n’ont pas fini de réclamer leur droit à l’emploi décent pour pouvoir surmonter les dépenses quotidiennes et savoir gérer la crise du coût de la vie.

Ceux qui voudraient gagner leur pain à la sueur de leur front n’ont jamais eu gain de cause. Leurs efforts, durement consentis, ne sont plus justement récompensés. Parlons-en ainsi, la question de l’emploi a toujours été la mère des batailles, voire la pomme de discorde entre employeurs et employés. Au point qu’aucun gouvernement n’a pris son courage à deux mains, afin de résoudre, une fois pour toutes, ce dossier brûlant. En venir à bout, faut-il, tout d’abord, s’attaquer au fléau du chômage endémique dans lequel s’enlisent de nombreux jeunes postulants. Avec ou sans diplôme, l’accès au marché du travail n’est plus à portée de main.

Sous-traitance, cette épée de Damoclès !

Chiffre à l’appui, le taux de chômage frôle, aujourd’hui, les 16%. Il est vrai que cela ne date pas d’hier. Cette question de l’emploi semble être, au fil du temps, comme une épine dans le pied. D’où il y a intérêt d’en finir avec, mais a-t-on, vraiment la volonté d’ouvrir ce dossier si préoccupant ? La sous-traitance, régime mal étudié, est souvent perçue comme une solution inachevée, d’autant plus qu’elle n’assure guère les garanties d’intégration professionnelle. D’ailleurs, le Président Kaïs Saïed l’a remise en cause, donnant ses instructions afin d’y mettre un terme et protéger les droits des travailleurs.

En l’état, cette forme de sous-traitance est une épée de Damoclès qui menace la stabilité au travail. Une forme d’esclavage légalisée, comme l’a qualifiée Saïed : «Nous n’avons pas besoin de solutions partielles ou de réformes superficielles, mais d’une refonte complète pour en finir avec un système que l’on pourrait comparer à de l’esclavage». Dans ce sens, un projet de loi amendant et complétant le fameux Code du travail est en cours d’examen. 

En effet, l’on ne peut pas satisfaire toutes les demandes additionnelles d’emploi, mais on devrait, du moins, les orienter vers l’investissement privé, en les gratifiant d’incitations financières, avec une facilité d’accès à des prêts bancaires. In fine, cette fête du travail vaut bien la messe, dans la mesure où l’on réveille les vieux démons de l’emploi. Cela mérite un nouveau débat.

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