
La Presse — Al Souihly libyen a gagné la coupe d’Afrique de volley-ball des clubs organisée chez lui à Misrata. L’EST aura tenu jusqu’au bout, mais il y avait plus de solutions et de souffle au club libyen qui a compté sur 3 joueurs égyptiens de grand calibre, en premier lieu, le gaucher Ahmed Salah, le passeur chevronné Abdallah Abdessalam et Ahmed Saïd. Un trio qui a fait la différence et, sans lui, Al Souihly passe pour une équipe ordinaire. Du côté tunisien, aucun renfort de qualité, alors que, dans ce genre de compétitions, le mercato s’ouvre exceptionnellement. Si l’on veut gagner et briller sur la durée, il faut investir sur l’effectif. Compter sur un six composé uniquement de joueurs locaux dans un championnat aussi faible que le nôtre reste insuffisant. Quand on n’a pas un championnat attractif qui engage des joueurs de grande qualité, celui qui domine face à des concurrents faibles se trouve handicapé en Afrique.
De plus, il y a un problème récurrent pour nos clubs qui, au lieu de participer chaque fois qu’il y a une compétition africaine, préfèrent sauter une, deux, voire trois éditions. On ne sait pas pourquoi on le fait. Manque de moyens pour financer le déplacement ? Effectif peu garni et chances réduites pour remporter le sacre ? Un peu de tout cela. Mais à l’arrivée, on perd le contact avec l’Afrique, et cela rend service aux clubs égyptiens comme Al Ahly qui joue en continuité les compétitions africaines inter-clubs en hand, basket et en volley. D’autres clubs, tel l’exemple d’Al Souihly, mobilisent beaucoup de fonds pour ramener les meilleurs joueurs et rafler un titre continental. C’est de bonne guerre, comme on dit, et le sport d’aujourd’hui mise beaucoup sur l’argent et les finances pour gagner en délais et baliser le chemin. L’EST était proche de l’emporter malgré la supériorité en termes d’effectifs pour le club libyen. Ceci montre que l’écart n’est pas si abyssal. Il fallait se renforcer et mettre le paquet pour étoffer son effectif. Un club comme l’USM en basket l’a compris et le fait.
Actuellement en train de disputer le B.A.L., l’USM a pris l’habitude d’y participer, et à chaque fois, les dirigeants monastiriens mettent la main à la poche et se renforcent par des basketteurs africains et américains de haut niveau. Cette présence régulière à cette compétition a donné un élan monstre à l’USM qui domine le championnat malgré des va-et-vient dans l’effectif. Tant qu’il y a une compétition africaine qui se joue près de nous (on remarque de plus en plus que les pays de l’Afrique du Nord sont prioritaires dans l’organisation), c’est bien d’y aller. C’est même nécessaire pour relever le niveau et permettre aux joueurs tunisiens de s’améliorer . Les fédérations concernées, la tutelle également, peuvent y apporter un concours financier. Fuir les compétitions africaines des clubs, les boycotter, ça ne sert à rien. Il faut le comprendre une fois pour toutes. On perd beaucoup au change quand on ne joue pas ces compétitions, même quand on y va sans être sûr de monter sur le podium au moins.