Accueil Economie Conquête du marché africain : Accélérer progressivement la cadence

Conquête du marché africain : Accélérer progressivement la cadence

La Tunisie, à travers ses accords de libre-échange et la présence de ses entreprises sur le continent africain, peut tirer profit de cet essor économique. Les investisseurs qui ont fait du continent leur terre de conquête doivent cependant adopter des stratégies adaptées pour exporter vers cette région.

La Presse — La Tunisie, en aidant ses champions nationaux à s’ouvrir à l’international, peut également capitaliser sur son prolongement continental pour développer ses échanges économiques avec cette région. Par ses accords de libre-échange avec plusieurs pays africains, elle a la possibilité d’exporter ses produits et services vers ces marchés.

Promotion de l’offre exportable

Dans cette optique, il est essentiel de promouvoir l’offre exportable tunisienne. La Tunisie a réussi, en peu de temps, à imposer ses entreprises dans les grands deals qui se jouent en Afrique. Ses banques, ses opérateurs télécoms, ses sociétés de construction, de santé, agricoles… raflent désormais tout sur leur passage. Le cas des entreprises tunisiennes représente aujourd’hui un modèle sur le continent.

Depuis le début des années 2000, l’engouement des entreprises tunisiennes pour l’ouverture internationale va crescendo, et nos acteurs économiques font aujourd’hui, majoritairement, cap sur le continent africain. Leurs stratégies émanent en ligne droite de la feuille de route tracée par la volonté du pays de conquérir et de s’ouvrir à ce marché prometteur.

Dans le même contexte, le président Kaïs Saïed, lors d’une récente rencontre avec le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, a appelé à intensifier les efforts pour accéder à de nouveaux marchés, notamment en Afrique, en Asie et dans plusieurs pays d’Amérique du Sud ayant exprimé leur volonté d’instaurer des relations commerciales équilibrées avec la Tunisie.

En effet, pour le marché local, ce nouveau cap s’impose presque comme une évidence, offrant des perspectives de croissance majeures. Banques, assurances, entreprises, constructeurs et industriels doivent se déployer sur le continent et accélérer progressivement la cadence.

Avec une présence forte et particulière dans de nombreux secteurs d’activités en Afrique, la Tunisie pourra consolider davantage une position de choix dans la consécration des efforts visant à promouvoir les relations économiques.

Au moment où l’économie mondiale connaît des perturbations impactant différentes régions de la planète, le continent africain voit sa dynamique catalysée par certains pays.

Aujourd’hui, les entreprises tunisiennes se sont implantées dans plusieurs pays d’Afrique et sont très présentes dans divers secteurs : la construction, les télécommunications, les services, l’agriculture, la santé…

Elle a conclu des accords de partenariats stratégiques, incluant la mise en place progressive de zones de libre-échange, mais également de mégaprojets infrastructurels et économiques en mesure de renforcer l’intégration interrégionale en Afrique. Sa stratégie économique développée en direction du continent africain est la concrétisation d’une vision qui prône un codéveloppement en Afrique dans divers domaines clés pour un avenir commun, à l’instar de la sécurité alimentaire, des infrastructures, de l’inclusion bancaire et financière, des énergies renouvelables et de la croissance verte. Elle a en effet multiplié les initiatives et les actions pour promouvoir la coopération avec ses partenaires africains et la hisser au niveau d’un véritable partenariat.

Accord Zlecaf : une étape clé

En ratifiant l’Accord créant la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (Zlecaf) en août 2020, la Tunisie a rejoint la plus grande zone de libre-échange africaine. L’Accord établissant la Zlecaf est une étape clé du programme d’intégration africaine. Il est attendu que la Zlecaf constitue une étape majeure pour l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires au commerce des biens et services entre les pays membres, et qu’elle soit un moteur clé de la croissance économique et de l’industrialisation au service du développement durable, en harmonie avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030, et avec l’Agenda 2063 : « L’Afrique que nous voulons », de l’Union africaine. La Zlecaf permettra de créer un marché africain commun représentant un PIB cumulé pouvant atteindre les 2,5 billions de dollars US et ciblant 1,2 milliard de consommateurs, soit la création de la plus grande zone de libre-échange au monde.

Il est à rappeler que la Tunisie a déjà établi des liens économiques et commerciaux avec plusieurs pays africains, notamment dans le cadre du Comesa, avant la mise en place de la Zlecaf. Cependant, cet accord offre à la Tunisie l’opportunité d’intensifier son intégration économique avec les autres pays africains, et permettra à la Tunisie d’explorer de nouveaux marchés, de stimuler le commerce intra-africain et de renforcer sa position sur le continent africain.

Les conditions préférentielles qu’offre la Zlecaf pour les produits d’origine africaine ouvrent un nouveau potentiel aux opérateurs économiques tunisiens, au regard des facteurs de compétitivité et des avantages comparatifs de la Tunisie, et leur offrent de nouveaux horizons exploitables pour l’exportation et l’échange commercial.

Au mois d’avril dernier, la Tunisie a délivré entre 200 et 300 certificats d’origine pour l’exportation de produits locaux vers plusieurs pays africains, dans le cadre de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine.

Les certificats d’origine permettent aux entreprises exportatrices de bénéficier de la réduction des droits de douane, qui devraient être supprimés à partir du 1er janvier 2026.

Sachant que la Zone de libre-échange est entrée en vigueur depuis mai 2019, la Tunisie a ratifié l’adhésion à cet accord le 7 août 2020.

Il s’agit de l’un des projets phares de l’Union africaine, dont l’objectif est de promouvoir la coopération Sud-Sud pour une Afrique intégrée, prospère et pacifique, conformément aux objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

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