
Il y a de la bonne graine dans les deux sélections, il faut l’entretenir davantage et lui offrir les moyens de percer plus.
La Presse — Les circonstances favorables sont toujours bonnes à prendre, lorsqu’elles se présentent d’une manière non pas inattendue, mais suivie, comme si elles s’annonçaient en grande pompe pour ceux qui sauraient exploiter les signes du ciel. En un laps de temps très réduit, nous avons eu une excellente occasion de passer en revue l’effectif dont dispose le football tunisien. Laissons de côté ces problèmes marginaux qui interviennent pour brouiller les cartes ou les esprits.
La campagne du choix du sélectionneur pour l’équipe nationale a finalement mis en place un technicien averti, Sami Trabelsi, qui a eu la chance de gérer les affaires de la sélection avant. En revenant, il savait à quoi s’en tenir. Ses premières déclarations ont été encourageantes. L’équipe de Tunisie, il faut la mériter. C’est ce qu’on voulait. Il a appelé des joueurs assez motivés pour mouiller le maillot et ne s’est pas laissé influencer par les campagnes habituelles sponsorisées pour vanter de vieux chevaux de retour. Et ça a marché.
Les U17 : de la bonne graine
Quelques semaines plus tard, nous avons découvert les jeunots des moins de dix-sept ans. Là aussi, il y avait de la bonne graine. Une jolie brochette d’éléments… heureux de se trouver sous les couleurs nationales.
Leurs sourires, leurs visages candides, radieux, leurs convergences les uns vers les autres à la suite d’une belle action ou d’un but, leurs embrassades ne trompent pas. Cette spontanéité est un garant d’enthousiasme, exprimé en toute sincérité.
Et là aussi, il y a des jeunes qui ont un grand avenir devant eux.
Mis directement sous les feux des projecteurs, ils se comporteront d’une autre manière. A la manière de ceux qui se sentent responsables et qui viennent de recevoir l’aval de ceux qui n’en attendaient pas moins.
Leurs clubs d’appartenance ont sans aucun doute également suivi la prestation de ces joueurs. Ils en auront désormais une autre idée. Leur qualification à une compétition majeure, le mondial, leur permettra d’accéder à un stade supérieur. Et c’est tant mieux. Immédiatement après, nous avons eu sous nos yeux les moins de 20 ans. Une nouvelle équipe qui a été montée en catastrophe, à la suite des doléances présentées par la FTF à la CAF, suite au changement de lieu de la compétition.
Et….là aussi, il y avait des éléments qui se sont illustrés malgré l’élimination. De la bonne graine, assez valable pour donner à réfléchir à ceux qui pensent rendre service à l’équipe de Tunisie en répondant à ses convocations, ou qui, par un malheureux hasard, se blessent dans les dernières minutes d’un match pour se faire excuser.
De toutes les manières, nous l’avons déjà dit, nous avons besoin de guerriers et non d’adeptes de la danse classique.
Dans ces trois catégories qui ont défilé, nous avons vu ce genre de compétiteurs. Fermes dans les duels, bons triporteurs de balles, nantis d’une lecture du jeu prometteuse, ces jeunes doivent absolument être pris sérieusement en charge. Comme le font nos voisins qui concoctent à leurs jeunes des compétitions pour les réunir le plus souvent.
Le plus intelligent serait de voir nos clubs investir dans cette nouvelle génération et cesser de courir derrière des canassons gonflés par les réseaux sociaux et portés à bout de bras par des agents sans scrupules.