
En marge de la Conférence annuelle de la Fédération des Bourses Arabes (AFCM 2025) tenue à Tunis, Mohamed Koubaa, directeur général de l’UBCI, a souligné l’urgence d’accélérer la circulation fluide des capitaux, estimant qu’il s’agit d’une priorité majeure pour tout programme économique ambitieux.
Le responsable a insisté sur la nécessité pour chaque pays de fournir les moyens de production tout en facilitant les processus de création de valeur. Il a également mis l’accent sur l’importance de trouver un équilibre entre la régulation et la fluidité des opérations économiques, afin de permettre aux acteurs économiques de jouer pleinement leur rôle.
“La situation financière en Tunisie reste en retard, pour ne pas dire archaïque”, a-t-il déclaré sans détour, en précisant que les banques représentent entre 30 et 40 % du système financier, mais qu’elles ne peuvent à elles seules porter l’ensemble de la dynamique économique.
Koubaa a en outre salué l’effort des banques en matière de financement, qualifiant ce dernier de “colossal”, tout en soulignant un déséquilibre préoccupant : Le ratio prêts/épargne atteint aujourd’hui 125 % en Tunisie, contre 50 % au Moyen-Orient et environ 80 % en Europe. C’est un signal d’alerte.
Le DG de l’UBCI a par ailleurs identifié un manque critique de capital et une faible culture de l’épargne comme deux des freins majeurs à l’investissement dans le pays. “La Tunisie souffre d’un déficit d’épargne. Le taux est tombé à 6 à 7 %, contre 20 % il y a deux décennies, époque où les caisses sociales jouaient encore leur rôle d’épargnants. Aujourd’hui, avec plus de retraités que d’actifs, cette dynamique s’est inversée”, a-t-il encore précisé.
Sur un autre plan, il a rappelé que depuis 2005, la Tunisie traverse une crise de l’investissement, sans qu’aucune alternative structurelle n’ait été mise en œuvre. “Le pays regorge de compétences, mais il faut une volonté politique pour avancer”, a-t-il indiqué.
En guise de conclusion, Koubaa a appelé à des réformes législatives et réglementaires profondes, et à la mise en place d’une vision commune entre les acteurs économiques et les pouvoirs publics, afin de lever les blocages qui freinent le développement du secteur financier.
“L’économie tunisienne a besoin d’intégrer la technologie financière et de créer un environnement propice à l’innovation et à l’investissement”, a-t-il assuré.