
L’industrie automobile traverse de profondes mutations, marquées par la transition énergétique et les échanges entre acteurs internationaux deviennent essentiels. C’est dans cette dynamique que s’inscrit la conférence « Equip Auto » organisée récemment à Tunis. Cette rencontre stratégique, placée sous le signe du dialogue et du partenariat, a réuni des professionnels du secteur pour explorer ensemble les défis et les perspectives qui s’offrent à la filière automobile, aussi bien en Tunisie qu’à l’échelle euro-méditerranéenne.
La Presse — Une conférence « Equip Auto » a été récemment tenue à Tunis, organisée conjointement par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (Ccitf) et la « Tunisian Automotive Association » (TAA), autour du thème : « Le secteur automobile face aux transformations mondiales : défis, opportunités et perspectives ».
Renforcer la coopération
A cette occasion, un mémorandum d’entente a été signé entre la Ccitf et la TAA, articulé autour de trois axes principaux : la facilitation des échanges commerciaux et des investissements, le développement de projets de coopération et de transfert de technologies, ainsi que l’organisation conjointe d’événements et de manifestations sectorielles.
Ce partenariat témoigne d’une volonté commune de renforcer la coopération entre les acteurs tunisiens et français de l’industrie automobile, en valorisant les synergies et les complémentarités entre les deux écosystèmes.
La conférence a réuni de nombreux représentants de la filière automobile, venus débattre des profondes mutations qui redéfinissent le secteur à l’échelle mondiale : disruption technologique, transition énergétique, recomposition géopolitique, sans oublier les enjeux propres à la Tunisie.
Philippe Baudin, président du salon « Equip Auto » Paris, et Aurélie Jouve, directrice de l’événement, ont présenté les grandes lignes de l’édition 2025, prévue du 14 au 18 octobre à Paris. Ils ont souligné les opportunités qu’offre ce rendez-vous international réunissant plus de 1.400 exposants et près de 100.000 visiteurs en tant que plateforme incontournable d’innovation, de partenariats et d’échanges professionnels.
La Tunisie, qui figure parmi les cinq premiers pays visiteurs internationaux du salon, confirme ainsi son positionnement stratégique et son rôle croissant dans la chaîne de valeur automobile euro-méditerranéenne.
Accélérer l’intégration de technologies de pointe
Khelil Chaibi, président de la Ccitf, a rappelé l’ambition portée par ce partenariat. Selon lui, « ce partenariat vise à créer un effet de levier sur l’ensemble de la chaîne de valeur automobile en Tunisie. Il facilitera l’identification d’opportunités d’investissement en valorisant nos atouts compétitifs : capital humain qualifié, proximité géographique avec l’Europe, capacité d’adaptation technologique ».
Il a, également, souligné l’objectif d’attirer des centres de R&D, d’accélérer l’intégration de technologies de pointe (véhicules électriques, logiciels embarqués, maintenance prédictive), et de favoriser la montée en gamme de la sous-traitance locale.
Concernant la participation tunisienne au Salon « Equip Auto-Paris 2025 », Khelil Chaibi précise : « Il s’agit d’une vitrine stratégique pour nos équipementiers. Ce sera l’occasion de renforcer leur visibilité auprès des donneurs d’ordre européens, mais aussi d’explorer de nouveaux marchés comme l’Afrique et le Moyen-Orient. Les retombées attendues incluent l’augmentation des exportations, de nouveaux partenariats industriels et un impact positif sur la formation, l’innovation et l’adoption de technologies avancées ».
Dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique, la digitalisation et la relocalisation industrielle, la Tunisie se positionne avantageusement grâce à sa proximité de l’Europe, son réseau d’accords commerciaux, un vivier annuel de plus de 8.000 ingénieurs formés et une base industrielle active dans le câblage, les composants et l’électronique embarquée.
« La Tunisie a les moyens d’attirer des investissements dans les véhicules électriques, les logiciels embarqués, les centres de R&D et les fonctions d’ingénierie externalisées. Elle peut aussi devenir un maillon clé des chaînes d’approvisionnement Europe-Afrique, à condition de renforcer ses infrastructures logistiques et sa connectivité intérieure », conclut Chaibi.