
Que sera la vie des pseudo-opposants sans Internet, sans les réseaux sociaux, et bien évidemment sans l’appui, en arrière-plan, des services d’intelligence étrangers qui les manipulent à distance par le biais de « groupes d’influence » en connivence avec des puissances hégémoniques ? Indubitablement, ils seront réduits à néant. Enfermés dans un monde virtuel qu’ils sont et coupés de la réalité, ils se la coulent douce de l’autre côté de la Méditerranée et ne se soucient guère de la situation des citoyens lambda.
Ils rêvent toujours d’un retour au pouvoir non pas de manière démocratique à travers les urnes, mais par des moyens qui donnent la nausée, en faisant la carpette à leurs maîtres. À leurs yeux, la stabilité du pays importe peu, ce qui compte beaucoup plus c’est un come-back à tout prix au pouvoir. Cela traduit une attitude de soumission pour ces opposants qui trahissent leur propre nation en vue de servir leurs ambitions personnelles, incarnant ainsi le summum de la déloyauté. De toute évidence, ils sont prêts à brader l’intérêt collectif pour de piètres et misérables privilèges ou un accès au pouvoir, et sont prêts à pactiser avec le diable, au mépris de la souveraineté nationale et du bien-être du peuple.
La décennie noire a été un réel cauchemar pour les Tunisiens, avec la montée des actes terroristes qui ont mis à genoux le secteur touristique et toute l’économie du pays, le surendettement, la spoliation des biens publics, la corruption et les pratiques de passe-droit. Le pays a bien failli basculer vers le pire. La démarche égoïste de la majorité des partis politiques est une illustration flagrante du partage du gâteau. Au peuple, les miettes. Au lieu de répondre aux aspirations des jeunes qui ont réclamé le droit à la liberté, au travail et à la dignité, ils n’ont été qu’à l’écoute des ordres et consignes de leurs maîtres, au point qu’un ancien « président », provisoire de plus, n’a pas hésité à proposer un nouveau drapeau pour la Tunisie. Un projet d’une extrême bassesse, qui l’a d’ailleurs relégué, ainsi que ceux qui lui ont permis d’accéder à la magistrature suprême du parti Ennahdha, dans la poubelle de l’histoire.
Plongés dans un monde virtuel et prenant des vessies pour des lanternes et les promesses pour des acquis, ceux qui ont été propulsés au pouvoir grâce à l’ingérence étrangère ont réussi à détourner la révolution à leur profit dans un véritable hold-up. Aujourd’hui, ces politicards vénaux n’ont plus droit de cité. Ils ont perdu la face, car ils étaient mus par leur soif de pouvoir et n’ont pas pris en considération la souveraineté nationale. Leur opportunisme et leur dilettantisme les ont conduits à une obéissance servile et, par conséquent, à œuvrer contre les intérêts du pays.
Depuis 2011, le peuple tunisien espérait une nouvelle ère de justice et de dignité. Pourtant, ce rêve s’est peu à peu mué en cauchemar, pris en otage sur fond d’une série de scandales et de trahisons. Du « Sheraton Gate », en passant par l’extradition forcée de l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi (sans l’accord du président provisoire !) ou plutôt sa vente pour quelques millions de dollars, les assassinats politiques de Lotfi Nagdh, Chokri Belaïd et Haj Mohamed Brahmi, l’appareil secret du parti Ennahdha, le financement étranger lors des élections de 2019, l’affaire Instalingo, les scandales financiers, ce sont les rêves de tous les Tunisiens qui ont été séquestrés. Opposants virtuels à l’étranger, trêve donc de mensonges ! On a bu le calice jusqu’à la lie durant la décennie noire.