
“Maya Jribi : Le legs militant et les défis politiques actuels” — tel était le thème de la conférence organisée par le parti Al-Joumhouri à l’occasion de la commémoration du 7ᵉ anniversaire du décès de son ancienne secrétaire générale, Maya Jribi, disparue le 19 mai 2018 à l’âge de 58 ans, après un long combat contre la maladie.
Les participants ont saisi cette occasion pour mettre en lumière les vertus humaines et les qualités militantes de Maya Jribi, notamment son engagement indéfectible et son militantisme courageux durant le régime du feu président Zine El Abidine Ben Ali.
Prenant la parole, l’écrivain et journaliste Rachid Khachana, ancien rédacteur en chef du journal Al-Mawkif (publié par le Parti démocrate progressiste), a rappelé que Maya Jribi, élue en 2006 secrétaire générale du PDP (devenu en 2012 le Parti Al-Joumhouri), fut l’une des rares à avoir pressenti les signes avant-coureurs de la révolution de 2011, affirmant que le changement était non seulement inévitable, mais imminent.
Dans ce contexte, Khachana a évoqué les propos de Maya Jribi tenus quelques semaines avant le déclenchement de la révolution du 17 décembre 2011. Elle y affirmait que :
“ La Tunisie se trouvait à la croisée des chemins : entre, d’un côté, la voie de la réforme et de l’alternance pacifique au pouvoir dans un cadre démocratique garantissant les droits et les libertés des Tunisiens ; et de l’autre, la voie de la négation de la citoyenneté, le contournement des droits et l’exclusion du peuple des décisions fondamentales, au détriment des principes républicains pour lesquels tant de sacrifices ont été consentis”.
L’orateur a également rappelé que Maya Jribi s’était engagée sans relâche dans des luttes démocratiques pendant plus de quarante ans, depuis ses débuts au sein du mouvement estudiantin à la fin des années 1970 et au début des années 1980, jusqu’à son engagement actif sur la scène politique nationale.
Le 23 octobre 2011, Maya Jribi fut élue membre de l’Assemblée nationale constituante (ANC) pour la circonscription de Ben Arous. Le 9 avril 2012, elle est devenue secrétaire générale du Parti Al-Joumhouri, né de la fusion du Parti démocrate progressiste avec Afek Tounes, le Parti Irada, Karama, le Mouvement Bledi, le Parti de la démocratie et de la justice sociale, ainsi que plusieurs personnalités indépendantes.