
Spectacles, mapping et traditions : la clôture du Mois du patrimoine à Salakta a transformé le musée de Salakta en scène vivante de mémoire et de création. Et depuis ce lieu, une proposition a été faite en vue d’inscrire le costume traditionnel de Mahdia et la « Jebba » tunisienne au patrimoine immatériel de l’Unesco.
La Presse — La 34e édition du Mois du patrimoine s’est terminée en beauté le 18 mai au musée archéologique de Salakta, en pleine célébration de la Journée internationale des musées.
Dès le matin, Salakta a vibré au rythme de la fête. La ville a mis à l’honneur son patrimoine vivant : costumes traditionnels, arts populaires et coutumes locales étaient au rendez-vous pour offrir aux visiteurs un vrai voyage dans le temps.
Dans son discours, la ministre des Affaires culturelles a insisté sur l’importance de cet événement annuel, qui, cette année, a commencé sur le site archéologique de Kerkouane et s’est achevé à Salakta. Elle a souligné que le Mois du patrimoine est bien plus qu’un simple rendez-vous culturel : c’est un moment fort pour (re)découvrir la richesse du patrimoine tunisien, valoriser l’identité nationale et saluer le talent des créateurs dans tous les domaines artistiques et culturels. Elle a tenu à annoncer que depuis Salakta, une proposition a été faite en vue d’inscrire le costume traditionnel de Mahdia et la « Jebba» tunisienne au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Le public, nombreux, a pu profiter d’une ambiance conviviale autour du musée, transformé à l’occasion en espace de découvertes culturelles et artistiques. Parmi les animations marquantes : un impressionnant spectacle de mapping vidéo projeté sur la façade du musée, retraçant des moments clés de l’histoire de Salakta et de la Tunisie, et une visite interactive du musée grâce à la technologie «Holobox».
La soirée a aussi été marquée par la remise de prix aux jeunes talents Mohamed Ali Ezzedine, Hedil Mabrouk et Rawen Soltani, qui ont brillé lors de la compétition “Hack the Heritage – Édition Salakta”. Ce projet innovant cherche à relier patrimoine et modernité en invitant les jeunes à imaginer des solutions créatives pour valoriser notre héritage culturel.
Autre moment fort : la présentation de nouvelles découvertes archéologiques à Sbiba (gouvernorat de Kasserine) et au canal de Zarzouna (gouvernorat de Bizerte).
Enfin, la soirée s’est clôturée en musique avec le spectacle “Dabbek Tbal”, proposé par la troupe nationale des arts populaires sous la direction d’Imed Amara et produit par le Théâtre de l’Opéra de Tunis. Petit rappel pour les curieux : le musée de Salakta est situé au village côtier de Salakta, un nom dérivé du toponyme latin Sullecthum. Construit dans les années 1980, à côté d’une nécropole romaine, le musée expose des objets archéologiques provenant de l’antique Sullectum ainsi que d’autres agglomérations côtières avoisinantes.
Dans les trois salles du musée sont exposées des antiquités puniques et romaines découvertes dans le site de Sullecthum et sa région. La période punique est représentée par des objets funéraires dont un sarcophage en bois, du IVe s. av. J.-C., et des poteries : jarres, lampes, écuelles en terre cuite modelée. La période romaine est représentée par des objets qui reflètent la prospérité économique de Sullecthum en tant que ville portuaire. Une précieuse collection de pièces datant des périodes romaine et byzantine, toutes découvertes sur le site même. Un lieu chargé d’histoire à (re)découvrir absolument !