Accueil A la une Clubs sportifs – Dirigeants de moins en moins disponibles : Pas de candidats ? C’est normal

Clubs sportifs – Dirigeants de moins en moins disponibles : Pas de candidats ? C’est normal

La Presse — « L’Instance indépendante des élections du Club Sportif Sfaxien a annoncé qu’elle n’avait reçu, à l’expiration du délai légal, aucune candidature pour les élections à la présidence et aux membres du comité directeur du club pour les saisons 2025-2026 et 2026-2027. 

Dans une vidéo, le président du comité provisoire, Mehdi Frikha, a évoqué la situation financière du club.

Il a laissé entendre que les dettes déclarées au 15 mars 2025 s’élevaient à environ 14 millions de dinars tunisiens.

A chaque fois qu’un club (surtout ceux qui représentent  quelque chose au sein du conscient et subconscient des Tunisiens) peine à trouver des dirigeants, se pose la question de l’organisation de notre sport professionnel. De notre sport en général et cela sans pour autant remuer le couteau dans la plaie.

Entretenir et maintenir à flot une équipe professionnelle qui, de par son histoire, est dans « l’obligation » de jouer pour les titres,  n’est pas chose facile. Le CSS, comme tous les autres clubs de son rang, pouvait en un tour de table colmater les brèches et réunir ce qu’il lui fallait pour fonctionner.

Ce n’est plus possible de nos jours. Voyez à combien revient un simple équipement de joueur. Consultez le coût d’un séjour dans un hôtel. Calculez à combien revient un déplacement et faites le compte de ces quelques frais fixes, que l’équipe joue ou est au repos.

Les salaires des joueurs sont des engagements que les clubs acceptent et relèvent donc  de leurs choix. Ce sont des frais qui n’attendent pas et sont souvent à l’origine de bien des problèmes lorsqu’ils sont servis avec du retard.

C’est dire que gérer un club professionnel, avec notre organisation actuelle, est devenu du domaine de l’impossible.

Revenir sur la promulgation de la loi des structures sportives (ou serpent de mer) serait aussi fastidieux que délicat. Il ne s’agit pas de s’acharner, mais de soutenir que cette loi, nous en avons besoin. Le sport national en cette phase délicate en a besoin, pour avancer et éliminer bien des obstacles de son chemin.

L’erreur à ne pas commettre

Il nous a été donné d’apprendre que l’on pense que c’est le club qui doit se transformer en société anonyme. C’est l’erreur à  ne pas commettre. Le club est intouchable. C’est une histoire, un symbole. Il doit rester avec son nom. C’est son fonds de commerce avec ce nom, ses installations, ses effectifs, ses sections, ses adhérents et ses supporters.

Ce sont les personnes, intéressées par des « investissements dans le sport », qui pourraient être des mécènes, des sociétés de la région, des multinationales, ou autres, qui décideraient d’acheter des actions, etc…, pour créer une société. Elles viennent avec leur plan d’investissement, de promotion « s’associer » pour former une « Société à Objet Sportif ».

Comment peut-on imaginer qu’un club actuellement en difficulté se transforme en société ? Que fait-on du risque qu’un club puissant financièrement en  achète un autre ? Et si cette société coulait et ne réussissait pas,  que deviendrait un club centenaire avec son histoire et son palmarès impressionnant ?

C’est la raison pour laquelle le législateur (en France par exemple) a précisé par mesure de protection pour le club, que l’association entre les deux parties est de cinq ans reconductibles. Si un club, qui bénéficie de la majorité de blocage, considère que l’association n’est pas porteuse de progrès et d’amélioration, il peut retrouver sa liberté, avec tous ses biens et atouts  et s’engager sur une nouvelle voie.

Un bric-à-brac

Le contraire amènerait une association sportive vers la disparition, la dissolution ou des difficultés que l’on vit actuellement.

Des investisseurs sérieux regarderaient où mettre leur argent. Ce sera la fin du règne des agents de mauvaise réputation qui, actuellement, fourguent du n’importe quoi à des clubs mal gérés et où le minimum de gouvernance fait défaut.

Le CSS n’est pas le premier club qui ne trouve pas de dirigeants. Ce ne sera  pas le dernier, tant que régnera ce bric-à-brac dans notre professionnalisme.

Fixons la règle du jeu, écartons les doutes, assainissons le milieu et il y aura des candidats pour les comités directeurs de nos clubs. Et même pour nos fédérations, comités et autres institutions qui ont besoin d’être relancés.

Parce que tout simplement, il y a des femmes et des hommes expérimentés, qui ont des moyens, des idées,  des compétences à leur disposition, mais assez de sagesse, pour ne pas s’impliquer dans l’actuel  marécage  dont ils ne sortiront jamais.

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