Accueil Sport Arbitrage Tunisien – DNA : Lorsque l’on poursuit l’ombre…

Arbitrage Tunisien – DNA : Lorsque l’on poursuit l’ombre…

Les problèmes de l’arbitrage tunisien sont plus qu’un simple communiqué donnant plus de liberté d’action à la DNA.

La Presse — Assurément, l’arbitrage ira beaucoup mieux dans l’avenir. Il n’y aura plus de contestations, on n’émettra plus de demandes exigeant des arbitres étrangers, les équipes s’aligneront en ordre pour faire une haie d’honneur pour l’arbitre de leur rencontre, les clubs prépareront à l’avance les communiqués louant les qualités de leur arbitre du jour avec des remerciements à la FTF et à sa Direction de l’arbitrage, il y aura une majorité d’arbitres tunisiens dans les phases finales mondiales et africaines.

C’est ce que nous avons bien deviné et nous espérons ne pas nous tromper ou avoir mal compris, à la suite du communiqué d’information, portant sur la décision prise de confier les pleines responsabilités et la liberté d’action à la Direction Nationale de l’arbitrage.

Et pour confirmer cette décision révolutionnaire, on lui a permis d’ouvrir un compte courant. Voilà nos problèmes d’arbitrage en voie de résolution !

Des personnes suspectes 

Ce n’est pas du tout correct d’insulter l’intelligence de ceux qui vous écoutent.

Tous les problèmes vécus cette saison, et les saisons passées, n’ont rien à voir avec cette décision dont personne ne comprend les motifs et les mobiles.

La Tunisie, avec beaucoup moins de moyens, a toujours eu de très bons arbitres qui ont contribué à l’essor de l’arbitrage continental ou international. Notre cote a commencé à dégringoler le jour où les issues des rencontres n’étaient plus entre les mains des arbitres, mais imposées par des personnes obscurément tapies dans l’ombre.

Une époque sur laquelle il ne sert à rien de revenir, puisque nous ne pourrons jamais convaincre ceux qui croient encore dur comme fer, que cela continue à mal tourner. Sous d’autres formes.

On a fait appel à des personnes que l’opinion publique a toujours  classées parmi les plus suspectes, pour diriger ce secteur. Elles n’ont pas réussi. Pour diverses raisons, dont une arrogance malvenue et des comportements répréhensibles. Elles ont fini par remettre leur démission.

On a  fait appel à une nouvelle équipe qui a résolu une partie des problèmes qui se posaient toutes les semaines en faisant appel à des arbitres étrangers.

Cela suppose que ce secteur a perdu pied il y a un bon bout de temps et que s’obstiner à le remettre en ordre de marche par la grâce d’un coup de baguette magique tient du miracle.

Et en sport, il n’y a pas de miracles. Il y a des performances pour lesquelles on s’investit. Une direction de l’arbitrage est censée au moins se charger de la gestion technique des arbitres fédéraux, du corps des arbitres assistants fédéraux et des jeunes arbitres.

Ses attributions et prérogatives tournent autour de socles incontournables et dont la porosité est automatique : l’ arbitrage des compétitions professionnelles et amateurs, la formation des arbitres assistants et de la VAR, le développement de l’arbitrage féminin, le suivi des lois du jeu, le recrutement des arbitres, la détection des éléments et leur fidélisation, la formation et le perfectionnement des jeunes arbitres, le développement de l’arbitrage du football en salle et du football de plage. Sans oublier le suivi des talents détectés, en actionnant les accords conclus entre fédérations, pour des échanges d’arbitres.

Dans ce programme d’action, dont les objectifs figurent au sein de n’importe quelle fédération, où en sommes-nous ? Lorsque nous posons des questions, personne ne répond ou c’est la langue de bois qui est à l’honneur.

De toutes les façons, des arbitres qui tiennent la route, qui sont crédibles, difficilement influençables, ne se recrutent pas sur le tas sur les terrains de quartiers. Il n’y a qu’à voir les CV de quelques-uns qui nous sont envoyés pour arbitrer nos derbies ou nos matchs difficiles. Leur niveau est plus que respectable.

A-t-on la prétention de pouvoir convaincre  nos jeunes universitaires ou nos futurs avocats, médecins, ingénieurs de faire de l’arbitrage un hobby ou une profession ?

Avec l’ambiance qui règne, cela tient du domaine de l’impossible. Chaque semaine, à chaque match son lot de tourments, de contestations et de problèmes qui dénaturent la fonction et rabaissent le prestige et la notoriété de notre arbitrage.

Si cette ouverture de compte courant et cette « indépendance » sont en mesure de mettre un terme à ces tracas, ce sera tant mieux.

Charger plus d'articles
Charger plus par Kamel GHATTAS
Charger plus dans Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *