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Equilibre financier des caisses sociales : Le réinvestissement d’abord

Editorial La Presse

La situation des caisses de sécurité sociale, notamment la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale, Cnrps, et la Caisse nationale de sécurité sociale, Cnss, retient, depuis quelque temps, l’attention des observateurs, alimente les débats des analystes, inquiète les affiliés et pousse aux interprétations, même les plus invraisemblables.

Une attention, de toute évidence, légitime, car nos caisses sociales, qui assurent le rôle de principal acteur de notre politique de régulation socioéconomique, subissent, depuis quelques années, de fortes turbulences, financières surtout. On parle ainsi, et selon les dernières statistiques de 2024, de plus 700 millions de dinars de déficit pour la Cnrps. En 2025, ce déficit devrait se situer aux alentours de 1,1 milliard. Plutôt démentiel.

Un constat qui s’applique aussi à la Cnss dont la situation, malgré une certaine amélioration, demeure, tout de même, critique.

 Le diagnostic est à la fois grave et alarment, surtout qu’il semble affecter sérieusement le niveau de couverture sociale, qui se maintient toujours à une moyenne d’environ 42%. Un taux que les experts qualifient de timide et loin de répondre aux exigences réelles de la population.

Il s’agit donc d’une disproportion qui nécessite, comme le réaffirme le Président de la République, des mesures urgentes et radicales. 

D’ailleurs, lors du Conseil des ministres, présidé par le Chef de l’Etat, le 29 mai dernier, un intérêt tout particulier a été accordé, encore une fois, à cette question stratégique. De multiples et importantes mesures ont été ainsi retenues pour accélérer « l’équilibrage » financier de nos caisses.

Il s’agit, entre autres, de l’élargissement de la base d’affiliation pour inclure des secteurs qui continuent, jusque-là, à fuir le devoir social, le marché informel notamment, et de revoir la politique d’indemnisation, qualifiée par certains observateurs d’inefficace.

Mais le plus important serait certainement, comme le soutiennent souvent les analystes, d’aider ces caisses à se reconvertir de simples fonds de collecte en véritables structures de réinvestissement et de création de valeur. C’est le cas, d’ailleurs, un peu partout dans le monde.

Il est vrai, en effet, que toutes les études internationales réaffirment que dans les politiques modernes, le réinvestissement, comme on l’a déjà soulevé, est une pratique essentielle à la viabilité et à la pérennité des régimes de sécurité sociale. Cela est d’autant plus vrai que la performance de tout régime dépend, en grande partie, de «sa capacité à capitaliser et maximiser les recettes tirées des cotisations ».

Ainsi, une introduction de nos caisses en Bourse reste, comme ne cessent de le recommander nos spécialistes, une disposition d’avenir fiable.

Des dispositions qui semblent tout à fait possibles, surtout qu’au niveau du ministère de tutelle, on parle, de plus en plus, « de la création d’un « fonds pour la multiplication des sources de financement des caisses».

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